Full text: Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance

RÉFLEXIONS 
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Nous aurions désiré pouvoir faire d’autres rapprochements de ce 
genre, pouvoir calculer, par exemple, la puissance motrice développée 
par l’action de la chaleur sur des solides et des liquides, par la congé 
lation de l’eau, etc.; mais la Physique actuelle nous refuse les données 
nécessaires ('). La loi fondamentale que nous avions en vue de con- 
firmer nous semblerait exiger cependant, pour être mise hors de doute, 
des vérifications nouvelles; elle est assise sur la théorie de la chaleur 
telle qu’on la conçoit aujourd’hui, et, il faut l’avouer, cette base ne 
nous parait pas d’une solidité inébranlable. Des expériences nouvelles 
pourraient seules décider la question; en attendant, nous nous occu 
perons d’appliquer les idées théoriques ci-dessus exposées, en les re 
gardant comme exactes, à l’examen des divers moyens proposés jusqu’à 
présent pour réaliser la puissance motrice de la chaleur. 
On a quelquefois proposé de développer de la puissance motrice 
par l’action de la chaleur sur les corps solides. La manière de procéder 
qui se présente le plus naturellement à l’esprit est de fixer invariable 
ment un corps solide, une barre métallique par exemple, par l’une de 
ses extrémités; d’attacher l’autre extrémité à une partie mobile de 
machine ; puis, par des réchauffements et des refroidissements succes 
sifs, de faire varier la longueur de la barre et de produire ainsi des 
mouvements quelconques. Essayons de juger si cette manière de déve 
lopper la puissance motrice peut être avantageuse. Nous avons fait voir 
que le caractère du meilleur emploi de la chaleur à la production du 
mouvement était que tous les changements de température survenus 
dans les corps fussent dus à des changements de volume. Plus on ap 
prochera de remplir cette condition, et mieux la chaleur sera utilisée. 
Or, en opérant de la manière qui vient d’être décrite, on est bien loin 
de remplir la condition dont il s’agit; aucun changement de tempéra 
ture n’est dû ici à un changement de volume : tous sont dus aux con- 
Hcts de corps diversement échauffés, au contact de la barre métallique, 
¿>oit avec le corps chargé de lui fournir la chaleur, soit avec le corps 
chargé de la lui enlever. 
( l ) Celles qui nous manquent sont la force expansive qu’acquièrent les solides et les 
liquides par un accroissement donné de température et la quantité de chaleur absorbée ou 
abandonnée dans les changements de volume de ces corps.
	        
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