Full text: Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance

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REFLEXIONS 
Les corps liquides sont absolument dans le même cas ; les mêmes 
raisons peuvent être données pour rejeter leur emploi (*). 
Nous ne parlons pas ici des difficultés pratiques : elles seraient sans 
nombre. Les mouvements produits par la dilatation et la compression 
des corps solides ou liquides ne pourraient être que fort petits; on se 
verrait forcé, pour leur donner de l’extension, de faire usage de méca 
nismes compliqués; il faudrait employer des matériaux de la plus 
grande force pour transmettre des pressions énormes; enfin les opéra 
tions successives s’exécuteraient avec beaucoup de lenteur, comparées 
à celles de la machine à feu ordinaire, de sorte que des appareils de 
grandes dimensions et d’un prix considérable ne produiraient en somme 
que de médiocres effets. 
Les fluides élastiques, gaz ou vapeurs, sont les véritables instru 
ments appropriés au développement de la puissance motrice de la cha 
leur; ils réunissent toutes les conditions nécessaires pour bien remplir 
cet emploi : ils sont faciles à comprimer ; ils jouissent de la faculté de 
se distendre presque infiniment ; les variations de volume occasionnent 
chez eux de grands changements de température ; enfin ils sont très- 
mobiles, faciles à échauffer et à refroidir promptement, faciles à trans 
porter d’un lieu à un autre, ce qui donne la faculté de leur faire pro 
duire rapidement les effets que l’on attend d’eux. 
On peut aisément concevoir une foule de machines propres à déve 
lopper la puissance motrice de la chaleur par l’emploi des fluides élas 
tiques ; mais, de quelque manière que l’on s’y prenne, il ne faut pas 
perdre de vue les principes suivants : 
i° La température du fluide doit être portée d’ahord au degré le plus 
élevé possible, afin d’obtenir une grande chute de calorique, et par 
suite une grande production de puissance motrice. 
2° Par la même raison, le refroidissement doit être porté aussi loin 
que possible. 
3° Il faut faire en sorte que le passage du fluide élastique de la tem 
pérature la plus élevée 'a la température la plus basse soit dû à l’exten- 
(' ) Des expériences récentes de M. QErstedt, sur la compressibilité de l’eau, ont fait voir 
que, pour une pression de 5 atmosphères, la température de ce liquide n’éprouvait pas de 
changement appréciable. (Voir Annales cle Chimie et de Physique, février 1823, p. 192.)
	        
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