Full text: Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance

62 
RÉFLEXIONS 
Quant aux autres gaz permanents, ils doivent être absolument rejetés : 
ils ont tous les ineonvénients de l’air atmosphérique, sans présenter 
aucun de ses avantages. 
On peut en dire autant des vapeurs autres que celles de l’eau com 
parées à cette dernière. 
S’il se rencontrait un corps liquide abondant, qui se vaporisât à une 
température plus élevée que l’eau, dont la vapeur eût sous le même 
volume une chaleur spécifique moindre, qui n’attaquât pas les métaux 
employés à la construction des machines, il mériterait sans doute la 
préférence; mais la nature ne nous offre pas un pareil corps. 
On a proposé quelquefois l’emploi de la vapeur d’alcool, on a même 
construit des machines dont le but était de rendre cet emploi possible, 
en évitant de mêler les vapeurs avec l’eau de condensation, c’est-à- 
dire en appliquant le corps froid extérieurement, au lieu de l’intro 
duire dans la machine. On croyait apercevoir dans la vapeur d’alcool 
un avantage remarquable en ce qu’elle possède une tension plus forte 
que la vapeur d’eau à égale température. Nous ne pouvons voir là 
qu’un nouvel obstacle à surmonter. Le principal défaut de la vapeur 
d’eau est sa tension excessive à une température élevée : or ce défaut 
existe à plus forte raison dans la vapeur d’alcool. Quant à l’avantage 
relatif à une plus grande production de puissance motrice, avantage 
d’employer un combustible de prix modéré, car il fallait un corps en poudre très-fine, dont 
l’inflammation lût prompte, facile à propager, et laissât peu ou point de cendres. 
Au lieu d’opérer comme le faisaient MM. Niepce, il nous eût semblé préférable de com 
primer l’air par des pompes pneumatiques, de lui faire traverser un foyer parfaitement clos, 
et dans lequel on eût introduit le combustible en petites portions par un mécanisme facile à 
concevoir; de lui faire développer son action dans un cylindre à piston ou dans toute autre 
capacité extensible; de le rejeter enfin dans l’atmosphère, ou môme de le faire passer sous 
une chaudière à vapeur, afin d’utiliser la température qui lui serait restée. 
Les principales difficultés que l’on eût rencontrées dans ce mode d’opération eussent été 
de renfermer le foyer dans une enveloppe d’une solidité suffisante, d’entretenir cependant la 
combustion à un état convenable, de maintenir les diverses parties de l’appareil à une tem 
pérature modérée, et d’empêcher les dégradations rapides du cylindre et du piston. Nous ne 
croyons pas ces difficultés insurmontables. 
Il a été fait, dit-on, tout récemment en Angleterre des essais heureux sur le développe 
ment de la puissance motrice par l’action de la chaleur sur l’air atmosphérique. Nous igno 
rons entièrement en quoi ces essais ont consisté, si toutefois ils sont réels.
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.