SUE. LA PUISSANCE MOTRICE DU FEU.
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La plupart des autres leur sont bien inférieures. L’ancienne machine
de Cbaillot, par exemple, élève 20 mètres cubes d’eau à 33 mètres pour
3o kilogrammes de charbon brûlé, ce qui revient à 22 unités de puis
sance motrice par kilogramme, résultat neuf fois moindre que celui
cité ci-dessus, et cent quatre-vingts fois moindre que le maximum
théorique.
On ne doit pas se flatter de mettre jamais à profit, dans la pratique,
toute la puissance motrice des combustibles. Les tentatives que l’on
ferait pour approcher de ce résultat seraient même plus nuisibles qu’u
tiles, si elles faisaient négliger d’autres considérations importantes.
L’économie du combustible n’est qu’une des conditions à remplir par
les machines à feu; dans beaucoup de circonstances, elle n’est que
secondaire : elle doit souvent céder le pas à la sûreté, à la solidité, à la
durée de la machine, au peu de place qu’il faut lui faire occuper, au
peu de frais de son établissement, etc. Savoir apprécier, dans chaque
cas, à leur juste valeur, les considérations de convenance et d’écono
mie qui peuvent se présenter; savoir discerner les plus importantes de
celles qui sont seulement accessoires, les balancer toutes convenable
ment entre elles, afin de parvenir, par les moyens les plus faciles, au
meilleur résultat, tel doit être le principal talent de l’homme appelé à
diriger, à coordonner entre eux les travaux de ses semblables, à les
faire concourir vers un but utile de quelque genre qu’il soit.