LETTRE
ADRESSÉE
A M. LE PRÉSIDENT ET A MM. LES MEMBRES
DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES,
Par M. H. CARNOT,
Sénateur.
Monsieur le Président,
Paris, le 3o novembre 1878.
Le nom de mon frère aîné, Sadi Carnot, a été plusieurs fois prononcé devant
l’Académie; plusieurs fois, ses Réflexions sur la puissance motrice du feu ont
été signalées comme ayant engendré une science nouvelle, laThermodynamique.
Ce Mémoire, seul écrit que l’auteur ait achevé, n’a reçu qu’une publicité très-
restreinte, en 1824, et peu de personnes ont connaissance de son texte. Une
édition nouvelle était donc nécessaire, et j’ai cru devoir l’accompagner d’une
Notice biographique sur mon frère, dont la vie est encore moins connue que
l’Ouvrage. J’y joins quelques fragments inédits, qui, s’ils n’apportent point à
la Science des résultats nouveaux, témoignent que Sadi Carnot avait prévu avec
une assez grande netteté les conséquences que l’on a plus tard tirées de ses
idées. Leur révélation est donc envers l’auteur un acte de justice. Et, pour
qu’il 11e reste à cet égard aucune incertitude, j’ai l’honneur de vous adresser
le manuscrit même de mon frère, avec prière de vouloir bien en ordonner le
dépôt dans les Archives de l’Institut, où il pourra toujours être consulté.
Permettez-moi, Monsieur le Président, d’ajouter à cet envoi celui d’un ma
nuscrit autographe des Réflexions sur la puissance motrice du feu. Peut-être
l’Académie le jugera-t-elle digne du même honneur : le point de départ d’une