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NOTICE BIOGRAPHIQEE
» Point d’argumentation dirigée contre la personne. Si vous con
naissez quelques particularités sur votre adversaire, vous avez bien le
droit de le lui faire sentir pour le tenir en bride; mais procédez avec
ménagement, et ne le blessez pas devant l’auditoire.
» Quand une discussion dégénère en dispute, prenez le parti du
silence : ce n’est pas vous avouer battu.
» Combien la modestie ajoute au mérite! Un homme de talent, qui
cache son savoir, semble une branche inclinée sous le poids de ses
fruits.
» Pourquoi vouloir absolument faire de l’esprit? J’aime mieux être
cru bête et modeste, que spirituel et prétentieux.
» Les hommes ne désirent rien tant que de se faire des envieux.
» L’égoïsme est le plus commun et le plus haï de tous les vices; c’est
à proprement parler le seul qui soit haï.
» Les jouissances de l’amour-propre sont les seules que l’on puisse
réellement tourner en ridicule.
» Je ne sais pas pourquoi l’on confond ces deux mots : le bon sens
et le sens commun. Il n’y a rien de moins commun que le bon sens.
» L’âme se flétrit à force de souffrir. »
Relevons une de ces saillies misanthropiques dont nous aimons à
signaler la rareté :
« Il faut que tous les honnêtes gens soient aux galères : partout
ailleurs on ne rencontre que des fripons. »
Mais la sérénité d’esprit reprend bientôt le dessus ;
« Je me réjouis de tous les malheurs qui auraient pu m’advenir et
que j’ai évités.
» La vie est un passage assez court. Je suis à la moitié du chemin.
J’achèverai le reste comme je pourrai.
» L’espérance étant le plus grand des biens, il faut, pour être heu
reux, sacrifier le présent à l’avenir.
» Ne soyons pas exigeants : la perfection est si rare !
» De l’indulgence, de l’indulgence !
» Plus un objet approche de la perfection et plus on s’aperçoit de ses
légers défauts.
» C’est se manquer à soi-même que de négliger l’occasion d’un plaisir
innocent ; c’est agir en dissipateur.