Commission I
DÉTERMINATION DE LA FONCTION DE TRANSFERT DES OBJECTIFS
DE PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE
UTILISATION DE MIRES SPATIO-TEMPORELLES
J. PLENIER, Ingénieur Principal de l’Air
Sous-Directeur de l’Etablissement Aéronautique de Toulouse
L. HEYMANN, Ingénieur E. S. O.
Service Technique Aéronautique, Paris
C. DUROU, Maître Assistant
Faculté des Sciences de Toulouse.
INTRODUCTION -
La méthode classique d’essai optique des objectifs photographiques destinés à la recon
naissance aérienne, utilisée par les Services Techniques Aéronautiques, a été décrite précé
demment (1); elle consiste essentiellement en un enregistrement sur un film bien déterminé
d’images de mires, également bien choisies, rejetées à l’infini à l’aide d’un collimateur tel que
ses défauts optiques soient négligeables devant ceux de l’objectif à étudier.
Quelle que soit la perfection technique du matériel d’essai, quelle que soit aussi l’habi
leté de l’expérimentateur, cette méthode présente, malgré de nombreux avantages, l’inconvé
nient d’être longue, fastidieuse et obligatoirement subjective, le dépouillement des images de
mires enregistrées sur le film d’essai se faisant au microscope par examen visuel. D’autre
part, l’utilisation comme récepteur d’un film photographique nécessite de disposer, à côté du
laboratoire d’optique, d’un laboratoire de sensitométrie bien équipé; de plus la confection de
mires demande un soin qu’ignorent ceux qui n’ont jamais essayé d’en fabriquer.
Avec cette méthode, la qualité de l’objectif est définie par son pouvoir séparateur (in
verse de la limite de résolution linéaire) mesuré pour un grand nombre de points de l’espace
focal et pour au moins deux contrastes de mires; malgré un grand nombre de mesures, elle ne
peut donner que des renseignements incomplets. De plus, la longueur de la méthode, la subjec
tivité de l’examen des images et la dégradation des performances de l’optique en étude par le
film ont, depuis de nombreuses années, fait rechercher une méthode qui permette de se libérer
de l’objet test matériel et du film récepteur. En effet, l’utilisation d’autres récepteurs que le
film photographique et l’amélioration probable de la qualité de ce dernier, conduisent à disso
cier l’optique du film photographique, pour étudier la réponse de l’optique seule.
L’évaluation de la qualité des optiques par des méthodes analogues à celles qui sont
utilisées en télécommunications, rejoignant les méthodes de calcul, mises au point ces derniè
res années et qui permettent de déterminer a priori la répartition des éclairements dans l’image,
offrent la possibilité de mesurer ou de calculer la dégradation de contraste produite par une
transmission optique. Ces nouvelles méthodes, s’appuyant sur la transformation de Fourier et
la théorie des distributions, montrent que l’image d’une répartition sinusoïdale d’éclairement
est une répartition sinusoïdale, et que le rapport des contrastes objet et image ne dépend que
des fréquences spatiales.
(1) HEYMANN L. - Méthodes classiques d’essai des objectifs et des émulsions photographi
ques destinés à la photographie aérienne de reconnaissance. Sciences et Industries Photographi
ques - 2ème série; t. 32 n°7 - Juillet 1961 -
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