Commission I
DISSYMÉTRIES ET DISPERSIONS DES MESURES
DANS LE CONTROLE DES OBJECTIFS DE PRISE DE VUES AÉRIENNES
André JAÉGLÉ, Ingénieur Géographe
Institut Géographique National, Paris
En tant que systèmes optiques centrés, les objectifs de prise de vues destinés à la
photogrammétrie sont imparfaits : d’une part, les centres des dioptres sphériques ne sont ja
mais rigoureusement alignés; d’autre part, les dioptres présentent de légers écarts par rapport
à une sphère idéale, le verre des lentilles n’est pas parfaitement homogène; enfin, les montu
res peuvent exercer des contraintes déformant les verres. Le diaphragme d’ouverture est lui
aussi imparfaitement positionné, de même que le plan d’appui des plaques ou du film photogra
phique.
Lors des contrôles métriques des chambres de prise de vues, ces imperfections
donnent naissance à des écarts entre les résultats des mesures et les prévisions faites à partir
d’une théorie du contrôle appliquée à un système centré parfait. Les moyens de contrôle sont
eux-mêmes affectés de défauts de centrage ce qui modifie encore le résultat des mesures.
Ainsi apparaissent les phénomènes de dissymétrie et de dispersion des mesures,
dont la connaissance permet d’améliorer la précision des contrôles. La présente communica
tion leur est consacrée. Elle s’appuie sur des travaux qui avaient initialement pour but de com
parer deux méthodes de contrôles également utilisées à l’Institut Géographique National. Ces
deux méthodes sont classiques, mais nous en donnons néanmoins une brève description, desti
née à éviter les confusions de langage et faciliter l’exposé de la suite.
Les deux méthodes de contrôle
- ou bien l’on place dans le plan focal de l’objectif un objet de dimensions connues. en l’oc
currence un réseau de traits gravés sur une glace plane; à l’aide d’un photogoniomètre (fig. 1),
on détermine les directions dans lesquelles on voit les traits du réseau à travers l’objectif. On
en tire des séries d’angles mesurés correspondant à des longueurs connues (étalonnées). La
méthode est visuelle : la lumière se propage dans le sens "restitution", inverse de celui de la
prise de vue.
- ou bien l’on place dans le plan focal de l’objectif une plaque photographique et l’ensemble,
monté sur un plateau goniométrique horizontal (Plateau de PREN, Fig. 2), peut tourner d’angles
connus autour de l’axe vertical W du plateau ; le plan focal est parallèle à l’axe W; il s’y forme
les images de la mire d’un collimateur fixe, à l’axe optique horizontal, donc perpendiculaire à
W. La mire est photographiée sous différents angles. On détermine les abscisses des images
photographiques qui sont alignées sur une droite ww’. On en tire des séries de longueurs mesu
rées correspondant à des angles connus. Dans la méthode photographique, la lumière se propa
ge dans le sens "prise de vue", inverse de celui de la restitution.
L’application du principe du retour inverse de la lumière nous montre immédiatement
que les deux méthodes sont équivalentes. Il y a seulement inversion entre la fonction et la va
riable. Fonctionnellement, il y a correspondance ;
- entre la plaque photographique et le réseau (entre les images photographiques et les traits
du réseau);