Commission IV
CRÉATION D'UN POLYGONE EXPÉRIMENTAL
DE PHOTOGRAMMËTRIE A GRANDE ÉCHELLE
A. PEBEREAU, Chef du Service du Cadastre, Président du
groupe d’étude des tolérances de photogrammétrie aérienne
But et intérêt du polygone.
Le développement des procédés photogrammétriques dans les levés à grande échelle a
posé à nouveau la question des tolérances des phases opératoires d’établissement d’un plan (1).
Contrairement aux méthodes topométriques conventionnelles, la photogrammétrie est essen
tiellement évolutive dans ses moyens, ses procédés et ses méthodes; fixer des valeurs aux
tolérances des opérations élémentaires qui soient valables pour une certaine durée, est diffici
le et exige une abondante collecte de résultats analytiques.
Le besoin de tolérances photogrammétriques se manifeste d’autant plus impérieuse
ment que des services publics confient des levés sur contrat à des photogrammètres privés.
C’est le cas des divers services publics français qui réalisent des plans à grande échelle.
Pour les levés topographiques terrestres conventionnels français, l’arrêté intermi
nistériel du 24 février 1951 fixe les tolérances qu’applique le Service du Cadastre, vérificateur
national des travaux des services publics. Ces règles étant défaillantes en photogrammétrie, le
Service du Cadastre a pris l’initiative de constituer un groupe d’étude des tolérances de photo
grammétrie aérienne, le 26 avril 1960. Les services publics et les entreprises privées ont
répondu à cet appel et se sont mis conjointement à la tâche.
Reprenant au sein de ce groupe de travail l’étude de ce sujet, qui fut longuement débat
tu dans les instances internationales, il est apparu qu’une oeuvre solide ne pouvait s’accomplir
sans disposer d’un étalon d’investigation irréfutable et permanent. Il fut donc décidé d’établir
un polygone expérimental parfait, permettant toutes études analytiques et synthétiques des pro
cessus photogrammétriques. En résumé, il fut résolu de relier les informations issues de con
sidération purement théoriques aux estimations de caractère empirique par des mesures expé
rimentales sûres servant à l’élaboration d’un texte réglementaire sur les tolérances.
Le but principal ainsi défini, il est immédiatement apparu que le polygone projeté ser
virait à d’autres travaux, spécialement à des étalonnages et des contrôles de matériels. Quelles
que soient les ingéniosités et perfections des tests faits en laboratoire il n’est pas possible de
créer expérimentalement les conditions pratiques globales de la prise de vues aériennes.
Citons seulement certains facteurs : le support vibrant et mobile qu’est l’aéronef et le
milieu optique tourmenté qui sépare la surface externe d’un objectif du sol photographié. Ainsi,
la mesure globale réelle de la distorsion d’un objectif peut etre effectuée si le cliché pris com
porte un grand nombre de points de coordonnées spatiales connues. Les chambres aériennes en
service sont composées d’éléments pesants qui, le fait est observé, peuvent à la longue subir
de très petites déformations; de légères imperfections mécaniques et optiques peuvent aussi
apparaître, qu’il serait précieux de pouvoir rapidement déceler sur un cliché du polygone de
contrôle.
(1) Voir Bulletin de la Société Française de Photogrammétrie, n° 13, 1964. "Etude des toléran
ces applicables aux levés à grande échelle exécutés par procédés photogrammétriques" par
A. PEBEREAU.
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