Commission IV
Commission IV - Rapport invité n° 4
IDENTIFICATION ET INTERPRÉTATION DANS LE PROCESSUS
DE CARTOGRAPHIE PHOTOGRAMMÉTRIQUE
Bernard MARTY, Ingénieur Géographe
Institut Géographique National, Paris
Interprétation et restitution photogrammétrique sont généralement considérées comme
deux branches nettement distinctes de la photogrammétrie - ne font-elles pas l’objet de deux
commissions séparées au sein de la Société Internationale de Photogrammétrie ? - les cartes
établies par restitution fournissant d’ailleurs leur support aux résultats des travaux d’interpré
tation.
Et cependant, que fait un restituteur chaque fois qu’il trace un détail planimétrique,
sinon de l’interprétation ? C’est donc cette interprétation, celle que l’on est amené à faire
dans le processus d’établissement photogrammétrique d’une carte, qui sera l’objet de cet ex
posé : il n’est pas dans notre propos d’empiéter sur le domaine de la commission VII, et nous
n’envisagerons que le cas des cartes topographiques non spécialisées, aux diverses échelles,
qui peuvent s’obtenir directement à partir des photographies par l’intermédiaire d’un appareil
de restitution, c’est-à-dire du 1/1.000 jusqu’au 1/200.000. Seul l’aspect planimétrique de la
restitution nous retiendra, considérant que la restitution a pour but essentiel de fournir un do
cument indiquant les éléments de la planimétrie, permettant à chaque instant de se situer vis-
à-vis d’eux et aidant également à une définition du paysage, de la topographie et de la morpho
logie des lieux.
Successivement, après des considérations générales sur l’interprétation, nous verrons
les méthodes d’interprétation et les problèmes qui se posent aux diverses échelles, puis la for
mation des restituteurs; avant de conclure un certain nombre de faits seront donnés et des pro
blèmes posés dont il sera bon de discuter.
Le but de l'interprétation, dans le processus cartographique, est de traduire les élé
ments restitués par des signes conventionnels rendant compte de leur nature. Cette interpréta
tion concerne soit des détails linéaires ou ponctuels, soit des surfaces. Elle est basée, suivant
les cas, sur des critères de forme, de dimension, de couleurs ou de disposition relative des dé
tails. Ce n'est pas un processus purement technique et, quelle que soit la rigueur avec laquelle
on souhaite le cerner, des facteurs psychologiques et subjectifs y interviendront toujours : un
" mode d'emploi " peut difficilement être défini, et les qualités personnelles, l'intelligence des
restituteurs conserveront une place notable qui rend très importante la question de la formation
des opérateurs aux appareils.
Il faut admettre au départ une certaine part d’évidence, une habitude sinon innée, tout
au moins vite acquise, qui fait que le restituteur n’hésitera jamais, dans certaines conditions
d’échelle, à identifier une route, une rivière, une maison ou un bois : c’est dans les limites
d’identification dues à l’échelle, et dans l’indécision sur la nature d’un élément que résident les
problèmes d’interprétation.
Le restituteur n’est généralement pas un opérateur de terrain : il n’a pas procédé à la
comparaison systématique photo-terrain et, à la limite, se contenterait de restituer des lignes
et des points : il est toujours encadré de moniteurs ayant, eux, une connaissance approfondie
du terrain, et est aidé par des clés, des couple s-témoins ou des documents de précomplètement,
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