Commission V
LE DÉVELOPPEMENT DES APPLICATIONS NON CARTOGRAPHIQUES
DE LA PHOTOGRAMMÉTRIE
A L'INSTITUT GÉOGRAPHIQUE NATIONAL
Maurice CARBONNELL, Ingénieur Géographe
Institut Géographique National, Paris
Dans la communication présentée sur ce sujet au Congrès de Londres, les applications
non cartographiques de la photogrammétrie avaient été classées en huit groupes : - 1. Auscul
tation des barrages en enrochements. - 2. Etude de l'évolution des glaciers. - 3. Architectu
re. - 4. Hydraulique. - 5. Cubatures de volumes. - 6. Contrôle de la forme de certaines sur
faces. - 7. Mesure de déformations d'ouvrages d'art. - 8. Photographie sous l'eau. Pour mar
quer plus aisément le développement et l'évolution de ces diverses applications, nous repren
drons les mêmes titres de chapitre, à l'exception toutefois des cubatures de volumes et de la
photographie sous l'eau, pour lesquelles aucun travail n'a été effectué depuis 1960. H convient
par contre d'ajouter un nouveau et important chapitre sur les applications de la photogrammé
trie aux études spatiales.
AUSCULTATION DES BARRAGES EN ENROCHEMENTS
La méthode exposée dans la communication de 1960 n'a pas été modifiée. Elle comporte
toujours la prise de photographies frontales, à axe sensiblement perpendiculaire à la direction
générale du barrage, en vue d'une restitution de l'ensemble du parement en courbes de niveau,
et la prise de photographies obliques exploitées en " décalant " l'un des deux clichés successifs,
ce qui permet de localiser les déformations de l'ouvrage et d'en estimer l'importance selon une
direction amont-aval. Cette méthode a été mise en oeuvre pour l'auscultation de cinq barrages
des Pyrénées (Escoubous, Araing, le Portillon, les Grandes Pâtures, Grésiolles) et du barra
ge de la Sassière dans les Alpes. Ces six barrages sont ainsi contrôlés périodiquement parl'I.
G.N. pour le compte de l'Electricité de France. A la demande de l'Office National des Irriga
tions du Royaume du Maroc, le barrage du Nakhla, dans la province de Tétouan, a également
été ausculté par les méthodes photogrammétriques. Elles ont aussi été appliquées, dans les Al
pes, à l'étude des déformations de la conduite forcée de Malgovert.
ETUDE DE L'EVOLUTION DES GLACIERS
Les travaux effectués dans ce domaine depuis 196 0 portent essentiellement sur la déter
mination de la vitesse superficielle des glaciers par photogrammétrie aérienne. Cette solution
est la seule qui puisse être envisagée pour des glaciers aussi importants que ceux de la côte
Ouefet du Groenland, dont les langues ont une largeur de plusieurs kilomètres, dont les vitesses
d'écoulement sont de 1 à 20 mètres par jour, et qui sont d'un accès particulièrement difficile.
On sait que la méthode consiste en deux aérocheminements exploitant deux prises de vues suc
cessives et appuyés sur des points fixes pris sur les rives. Lors de la rédaction de la commu
nication de 1960, elle venait d'être expérimentée.
Depuis, elle a été employée pour la mesure des vitesses superficielles de vingt grands
glaciers photographiés lors de l'Expédition Glaciologique Internationale au Groenland (1957-
1960). Une étude critique des différents procédés de mesure, une présentation détaillée des ré
sultats obtenus au Groenland et une interprétation de ces résultats ont été publiées dans le Bul
letin n° 3 de la Société Française de Photogrammétrie (novembre 1961), auquel on pourra se
reporter. Rappelons seulement que, malgré certaines conditions défavorables dues au matériel
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