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revient, très simplement, à limiter les zones de sécurité naturelle à des couloirs parallèles à
la direction générale des grandes transversales et pratiquement dépourvus de structures géo
logiques ou morphologiques, quelles qu’elles soient, prenant l’orientation suspecte Nord Est -
Sud Ouest.
Appliquons le procédé à l’Algérie littorale, là où les axes tectoniques sont normale
ment est-ouest et où, par conséquent, les anomalies transversales sont particulièrement nettes.
Le résultat est saisissant (fig. 3). La carte géologique au 1/500. 000 permet de reconnaître six
couloirs principaux non perturbés et couvrant un peu plus du quart du territoire examiné; or,
en se basant sur les indications de J. -P. Rothé (4), on constate ceci : les 70 sites ayant subi
depuis quelques 200 ans des secousses d’intensité VIII ou supérieure (échelle Mercalli) sont
tous situés en dehors des couloirs de sécurité définis (6).
Ainsi, la géologie permet-elle de dresser, à elle seule, une carte de sécurité anti
sismique et, puisque seules comptent des indications d’ordre structural, il peut suffire, en
définitive, d’analyser des photographies aériennes.
Bone
Fig. 3 - Les couloirs naturels de sécurité anti-sismique en Algérie du Nord.
Les zones I à VI, définies par l'absence d'anomalies structurales orientées au Sud-
Ouest, ne contiennent aucun site sérieusement éprouvé par tremblement de terre
depuis le début du XVIIIe siècle. (Les lieux atteints sont marqués par des points
noirs). On notera que la région d'Alger par exemple, est encadrée par deux sec
teurs offrant un minimum de risques.
L’UTILISATION D’UNE COUVERTURE PHOTOGRAPHIQUE
Dans le cas de l’Algérie littorale, la définition des couloirs de sécurité anti-sismique
n’a pas été faite sur photographie d’avion mais c’est au cours du travail, réalisé sur carte géo-
logique, qu’est apparue la possibilité d’emploi direct d’une méthode d’interprétation photogra
phique. Je n’ai donc pas à analyser un procédé d’étude qui n’a pas été employé - mais seulement
à fournir quelques précisions sur les indices de séismicité reconnus en Afrique et visibles sur
les photographies. Telles quelles, ces indications pourraient être utiles dans certains pays vic
times de destructions naturelles, ne serait-ce qu’en laissant entrevoir une méthode de travail
efficace et simple.
Reprenons l’exemple traité. Les renseignements nécessaires et suffisants pour dres
ser une carte sismique sont de deux ordres : il faut d’abord connaître la direction générale des
cisaillements à l’origine des secousses; et, d’autre part, repérer toutes les anomalies struc
turales, si modestes soient-elles, qui tendent à s’orienter parallèlement à cette direction géné
rale des accidents actifs. Les zones de sécurité, parallèles aux dislocations internes, sont les
régions dépourvues de perturbations allongées dans la direction suspecte.