leur front et rappelant les chevauchements italiens de la Brenta, également liés à des cisaille 
ments (région de Trente, à l’Est de la ligne judicarienne) (9). Ces charriages d’un type parti 
culier donnent lieu à des structures d’une extrême complication lorsqu’ils intéressent un sec 
teur déjà tectonisé au départ : les environs de Teniet el Had, au Sud-Ouest d’Alger, me sem 
blent correspondre ainsi à un charriage de charriages plus anciens; et j’ai vu, dans l’Est algé 
rien, un véritable télescopage de masses calcaires, avec éjection d’un élément intermédiaire, 
séparant à l’origine les compartiments aujourd’hui en contact. 
Décalages et inflexions des structures anciennes - Si les cisaillements du bâti géologique 
sont (ou paraissent) la cause directe d’assez nombreux types de structures superficielles, ils 
perturbent bien entendu les tracés des structures réalisées au préalable. On assiste ainsi au 
décrochement de repères tectoniques, le fait étant particulièrement net lorsque ces repères 
appartiennent au socle ou sont ancrés sur lui : j’ai évoqué plus haut les décalages des failles 
bordant les fossés algéro-tunisiens. 
Les terrains de couverture peuvent être néanmoins décrochés eux aussi mais, plus 
généralement, ils dessinent des inflexions mettant en évidence le sens des déplacements inter 
nes. Ces flexures - qui tendent à orienter les repères géologiques, quels qu’ils soient, paral 
lèlement aux dislocations actives - sont l’une des indications les plus constantes et les plus si 
gnificatives des zones de cisaillement, et donc des zones sismiques (fig. 6). Je cite, entre 
autres, l’inflexion du Jurassique des Babors au Sud d’Oued Marsa, celle de l’Atlas de Blida au 
Sud-Ouest de cette ville, les changements d’orientation des plaines quaternaires ou pliocènes 
vers Relizane, Mascara, Sidi-bel-Abbès, etc ... 
Fig. 6 - Des inflexions telles que Fl, F2, F3 sont cai actéristiques 
d'une zone de décrochement profonde xx' et, dans le cas de l'Algérie, 
elles indiquent un secteur très sismique. 
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Nous connaissons maintenant, avec assez de précision, les genres d’anomalies appa 
rentes sur photographie d’avion et permettant de localiser, dans un pays donné, les zones de 
cisaillement actives et sismiques. Mais, pour être utilisables, ces renseignements supposent 
que l’on ait déterminé d’avance le mécanisme tectonique à l’oeuvre et la direction particulière 
des accidents dangereux. 
Comment tirer parti d’une couverture photographique si l’on ne sait pas, grâce à des 
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