marine,comme celles de l'Oued Damous exige la présence d'une véritable ligne nodale, avec in
terférence d'ondes de même période, un triangle émergé peut être le résultat de la rencontre de
deux houles d'origine et de période différentes. Ses deux faces évoluent en tendant vers le tracé
qu'indique la loi de LEWIS. C'est le cas de la pointe de Dungeness et du cap Gris-Nez, modelé
par des houles analogues, mais par érosion.
Cette parenté de structures d'alluvion avec des structures d'érosion apparaft dans l'exis
tence de pointes lacustres dues à une oscillation stationnaire, mais sculptées par érosion. C'est
le cas que présente la photographie du lac de Fianga (A.E. 194 - 200 Cameroun 1961-62, n°4136
feuille de Fianga (République du Tchad). On y voit une série de six pointes de dimension décrois
sante, correspondant à l'effet d'une oscillation amortie propagée dans le sens du courant très
faible du lac. Cette oscillation est vraisemblablement induite par le rétrécissement dû à la pre
mière et plus grande pointe. Or, l'ensemble est constitué par les matériaux de la terrasse qui
domine le lac et par conséquent sculpté par creusement de la rive aux maxima d'oscillation de
l'eau. Cette forme, où l'oscillation a un sens de propagation imposé, peut être considérée com
me la transition entre les formes lacustres et des structures fluviales peu connues dont l'étude
est encore à faire.
VARIATIONS DE FORME ET POINT NEUTRE (FULCRUM POINT)
Les exemples que nous venons d'étudier font rentrer la majorité des pointes triangulaires
dans un même cas : formation par rencontre de deux ondes de mêmes périodes, produisant une
ligne nodale si elles sont directement opposées, ou ligne nodale de seiche équivalent à la rencon
tre de deux ondes, et divergeant près du rivage. Dans tous les cas, la forme résultante est la
même. On y constate,quand elle est adulte, un point de rebroussement caractéristique.
A leur début, beaucoup de ces structures sont des courbes continues, sans point de
rebroussement. Le seul cas que nous ayons pu identifier sur les photographies aériennes est la
pointe Ouest de la baie de Tamatave. On voit que trois houles différentes s'y donnent rendez-
vous, et la pointe, modelée par leur composante, a gardé l'allure continue pendant toute son
évolution, ainsi qu'en font foi les anciennes lignes de rivage.
Il n'en est pas de même de la pointe à Larrée, en arrière de l'fle Sainte Marie. Celle-ci,
la plus grande du type "tombolo futur" en est au stade du rebroussement prolongé par un crochet,
et par un cordon sous-marin visible sur la photographie Madagascar 1947 - X 40 - X 42 - n° 16.
Mais, à une époque antérieure (Mad. 1957, W 39 - W 42, n° 59) elle formait une courbe régu
lière à deux inflexions. Ce fait, lié à l'érosion de sa base Sud, demande une explication. Celle-
ci réside dans le fait qu'au début, les deux ondes diffractées et réfractées par les deux extrémi
tés du détroit séparant Sainte-Marie de la côte étaient toutes deux présentes sur tout le pourtour
de la pointe en évolution. Leur composante se trouvait donc varier régulièrement, et, près de
la ligne nodale, changeait sans discontinuité de direction. Ceci est resté vrai tanf' que la pointe
elle-même n'a pas séparé les deux composantes. Ce phénomène a commencé au moment où la
diffraction des deux ondes a été insuffisante pour la contourner, autrement dit quand le demi-
M
angle au sommet en M, — , est devenu inférieur à — - D, D étant l T angle de diffraction. Ici,
M
— est voisin de 55 grades. Or, l'effet de l'onde Nord était d'infléchir la composante vers
l'Ouest. La composante a donc tourné vers le Nord, de plus en plus, le front d'onde Sud devenant
de plus en plus rectiligne, et sa direction Ouest-Est. Il en a résulté :
1° - l'érosion de la base de la pointe, sur sa face Sud, d'où recoupement des anciens
rivages. Il est visible que le point de ce recoupement a changé de façon continue, en se déplaçant
vers l'Est. C'est le "point neutre" ("fulcrum point" des auteurs anglais);
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