Full text: National reports (Part 2)

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évidence un autre élément, inattendu, qui va nous apporter la solution du problème. 
A l’examen stéréoscopique apparaissent des taches sombres, rondes ou quadrangulai- 
res, en rapport manifeste avec l’exploitation des akadjas, situées sur le fond même de la lagu- 
ne. Cette constatation est au premier abord déconcertante. Est-il possible d’apercevoir distinc 
tement sur les photographies aériennes le fond du lac à travers deux mètres d’épaisseur d’eau 
trouble, alors qu’en canot on ne le distingue pas ? 
En réalité, c’est là un fait de portée générale. Sans reprendre ici la démonstration [2] 
indiquons que chaque point du fond est remplacé pour l’observateur par une tache de diffusion, 
dont la largeur est de l’ordre du quart de la profondeur de l’eau, soit ici environ 0 m 50. A 
proximité de la surface, toutes ces taches se brouillent, et l’observateur ne perçoit aucun dé 
tail du fond. Mais sur la photographie aérienne prise par exemple à 1.000 m. au-dessus de la 
lagune, ces différentes taches se séparent et les détails du fond redeviennent visibles. 
Les taches sombres résultent de l’exploitation antérieure des akadjas. Un levé direct 
à la planchette effectué en avril 1961 dans une zone d’akadjas circulaires (akadjavis) près de 
Vèki-Dogbodji, a montré que les taches circulaires correspondaient très sensiblement, comme 
nombre et comme emplacement, aux akadjas connus des pêcheurs et habituellement exploités. 
Ces taches résultent très vraisemblablement de l’accumulation sur le fond de l’akadja du bois 
pourri, à mesure que les branchages se désagrègent. On remarque en effet une auréole plus 
sombre sur le pourtour, sur lequel les branchages sont placés avec une densité plus forte, et 
qui parfois même est seul équipé. La tache s’efface progressivement avec le temps, cette au 
réole restant visible la dernière. 
Des études sur place seraient nécessaires pour déterminer au bout de combien de 
temps la tache cesse d’être visible sur les photographies aériennes. La comparaison de photo 
graphies prises en mars 1962 et en avril 1964 montre qu’au bout de deux ans, il ne subsiste 
aucune trace de l’exploitation des akadjas. Nous admettrons, jusqu’à plus ample informé, que 
les taches sombres restent visibles pendant environ un an, et que de ce fait les akadjas régu 
lièrement exploités (de 1 à 3 fois par an) se trouvent en totalité mis en évidence sur les photo 
graphies aériennes. 
Nous ferons entrer dans le dénombrement la totalité des taches sombres discerna 
bles sur les photographies aériennes, y compris les taches presque effacées. Nous obtiendrons 
ainsi une limite supérieure du nombre des akadjas réellement exploités. C’est l’utilisation la 
plus raisonnable des données que nous possédons actuellement. 
Méthode du dénombrement des akadjas. Nous disposions d’une mission aérienne au 1/10.000 
couvrant toute la surface du lac Nokoué, mais non la lagune de Porto-Novo. Cette mission 
(221/100 A.O. ) a été effectuée en mars 1959 à la demande du service des Eaux et Forêts du 
Dahomey. Les bandes sont orientées S. O. - N.E. La lecture des photographies est rendue mal 
heureusement difficile par un léger clapotis sur la surface de la lagune, qui, associé aux reflets 
du soleil, rend impossible l’examen du fond de la lagune sur la moitié N.E. de chaque photogra 
phie. Seule une bande de quelques centimètres dans la partie centrale peut être examinée stéré- 
oscopiquement. Mais par contre, la moitié S.O. de chaque photographie permet, à l’examen 
monoculaire, un dénombrement précis des taches sombres sur le fond correspondant aux akad 
jas. Le recouvrement de 60 % d’une photographie sur l’autre à l’intérieur de la même bande 
permet donc, par la juxtaposition des moitiés utilisables des photographies, un dénombrement 
complet. 
La méthode de dénombrement utilisée a été la suivante; on a recouvert l’assemblage 
d’une feuille de rhodoid portant un quadrillage centimétrique. Les akadjas circulaires ont été 
dénombrés dans un carreau sur cinq. Les akadjas quadrangulaires ont été calqués et dénombrés 
en totalité; on n’a pris en considération que ceux qui étaient partiellement équipés au moment 
de la prise de vues, ou présentaient la tache sombre caractérisant une exploitation datant de 
moins d’un an. Les enclos quadrangulaires ne présentant pas ces marques ont été considérés 
comme de simples marques de propriété, et il n’en a pas été tenu compte.
	        
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