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Akadjavis à proximité du village de Ganvié
Clichés I. G.N. - A. O. 239/100, n° 59-60 (31 mars 19 59). Agrandissement partiel. Echelle 1/2.500
Photographies prises par temps calme, permettant une bonne observation de fond. On
perçoit nettement la différence de parallaxe stéréoscopique entre les taches sombres situées
sur le fond du lac, et les branchages émergeant de la surface. Ces taches offrent toutes les
gradations possibles, jusqu’à la disparition complète. On remarque l’auréole sombre en rapport
avec un équipement plus dense du pourtour en branchages.
Un dispositif remarquable, très fréquent, est la grappe de petits akadjas, appartenant
à plusieurs propriétaires associés. C’est un dispositif économique convenant à des gens qui ont
peu de moyens financiers. Il semble que ces dispositifs aient un rendement supérieur à celui
des akadjas isolés.
Un autre dispositif destiné à accroitre le rendement des akadjavis consiste à les placer,
le plus souvent groupés par trois, à l’intérieur d’un cadre rectangulaire garni de branchages
sur son pourtour seulement. Ce système est appelé hanoun mékadja. On le rencontre principa
lement dans la région de Ganvié. Le cadre attire les poissons qui croient y trouver refuge.
Mais les enclos quadrangulaires garnis de branchage, bien visibles sur les photogra
phies aériennes, sont souvent de simples marques de propriété, correspondant à des akadjas
que des pêcheurs se proposent d’équiper complètement un jour, sans en avoir encore les moyens.
C’est qu’en effet, dans cette forme d’économie où tout s’achète, y compris l’eau douce, l’achat
des chargements de branchages nécessaires à l’équipement d’un grand akadja représente un ef
fort financier considérable, au dessus des moyens de la plupart des pêcheurs. Les zones rive
raines du lac ne comportent qu’une végétation herbacée halophile, il faut faire venir ces bran
chages de la région d’Abomey Calavi. La dépense à l’hectare n’est pas inférieure à 100.000 C.F.A.