Full text: National reports (Part 2)

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sayé,d'une part,d'obtenir des résultats dans des zones considérées comme impropres à la pros 
pection aérienne (sols riches) et, d'autre part, d'étendre les recherches aux périodes plus ré 
centes (gallo-romain et moyen âge). 
De très nombreux survols au-dessus des riches plaines loessiques nous ont montré qu'il 
n'était pas absolument impossible d'y déceler des fossés remblayés. Après un brutal ressuyage 
du terrain, il arrive que, pendant une très brève période, des taches d'humidité différentielle 
les fasse apparaître, mais, dans ce cas, les contrastes révélateurs sont moins marqués et plus 
fugitifs encore que sur les sols crayeux. De plus, les teintes sont inversées, les remblais don 
nant alors des taches plus claires. Enfin et surtout, dans ces mêmes terroirs fertiles, aussi 
tôt après des labourages profonds, le plan de substructions anciennes apparaît parfois à la per 
fection. C'est ainsi que nous avons pu découvrir de très vastes ensembles complètement incon 
nus, particulièrement dans les riches plaines de l'Est et du Sud-Est d'Amiens (Chirmont, Fa - 
verolles, Grivesnes, Laboissières, Lahoussoye, Mons, Proyart, Morlancourt et surtout Cap- 
py, Villers-Bretonneux et Warfusée-Abancourt). 
Toutefois, il serait hasardeux de tirer dès à présent des conclusions sur l'implantation 
de l'habitat rural à l'époque gallo-romaine. Certains sites, connus par des trouvailles fortui 
tes, n'apparaissent pas du tout, soit parce que les conditions agraires ou pédologiques ne sont 
pas propices, soit surtout, comme c'est souvent le cas, parce qu'ils sont recouverts par une 
agglomération actuelle. Donc, là encore, les cartes de répartition des ensembles décelés d'a 
vion sont, avant tout, celles des conditions favorables au repérage aérien. Sauf quelques excep 
tions (Rogy, Paillart, Morlancourt . .) les substructions blanchâtres ne ressortent très bien que 
sur les terres de teintes sombres (sols riches où le cultivateur peut utiliser de puissants trac 
teurs et labourer très profondément) à l'inverse de ce qui se produit pour les fossés comblés, 
surtout visibles sur sols pauvres. 
A la demande du Professeur Chevallier, nous avons essayé de rechercher les très nom 
breux villages détruits au cours du moyen âge et depuis. Le plus souvent, rien n'est observa 
ble sur les clichés autour des indices topographiques qui en marquent la position : arbres, bos 
quets ou buisson isolés, convergence de chemins, cimetière ou chapelle perdus en plein champ. 
On peut penser que ces villages devaient être constitués de misérables constructions en torchis, 
sans soubassement. Remarquons cependant que, si aucun vestige médiéval n'apparaît, il n'est 
pas rare de trouver aux mêmes endroits des substructions gallo-romaines plus ou moins im 
portantes et parfois immenses (Warfusée-Abancourt, Grivesnes, Cappy. .). 
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L'ARCHEOLOGIE AERIENNE A L'ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES. CARTOGRA - 
PHIE ARCHEOLOGIQUE DE LA FRANCE 
Raymond CHEVALLIER, Paris 
Notre effort personnel se poursuit dans les directions suivantes : 
^-Développement de l'enseignement de photo-interprétation à l'Ecole Pratique des Hautes 
Etudes : organisation de stages, visites de services techniques utilisant la photographie aérien 
ne, multiplication des contacts avec des spécialistes de diverses disciplines touchant aux scien 
ces humaines (études rurales, urbanisme et stéréophotogrammétrie architecturale, cartogra 
phie), réflexion sur les modes logiques de raisonnement en photo-interprétation, aspects pra 
tiques de la recherche (reconnaissances au sol). Le but des conférences est de transmettre aux 
auditeurs (25 à 30) une technique les mettant à même de poursuivre des recherches personnel 
les en rapport avec leurs spécialités et leurs curiosités particulières, qui donnent lieu à des 
exposés et débouchent normalement dans une thèse (de l'Ecole ou de 3e cycle), mais en même 
temps de les faire collaborer à des travaux collectifs. Une douzaine de thèses d'auditeurs gra 
vitent autour de l'inventaire du patrimoine de plus en plus menacé. 
2° - Réunion d'une bibliothèque technique et de collections photographiques, embryon d'un
	        
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