- 212
Service de photo-interprétation de la Maison des Sciences de l'Homme, qui doit aider les utili
sateurs à rechercher des documents aériens en liaison avec les services nationaux ou privés
qui réalisent des prises de vues aériennes, les conseiller dans l'exploitation des documents
dans leurs domaines particuliers, contribuer à la formation des chercheurs en entretenant des
relations suivies avec les instituts qui utilisent déjà systématiquement la photographie aérien
ne en France et à l'étranger.
3° - Publications : dans la collection des " Mémoires de photo-interprétation " de l'E.P.H.E.,
dont le premier volume est paru (ICG. J. Hurault, Applications de la photographie aérienne aux
recherches de sciences humaines dans les régions tropicales),sont en préparation plusieurs ou
vrages consacrés à l'archéologie aérienne.
4° - Dans la perspective de l'enquête entreprise à la Vie Section de l'E. P. H. E. sur les villa
ges disparus, mise au point d'une méthode exploitant parallèlement les photographies et les
cartes, les cadastres, en vue de l'établissement d'une typologie (rapports de l'habitat et des
terroirs) et expérimentation d'une méthode d'investigation au sol. Dès maintenant se dégagent
de grandes conclusions sur la permanence des sites habités en France.
5° - Mais cette enquête elle-même doit se situer dans un cadre plus vaste : notre préoccupa
tion majeure est la mise au point d'une cartographie archéologique indispensable à l'inventaire
et à la sauvegarde du patrimoine historique. En liaison avec M. Guy, une communication a été
présentée au Congrès des Sociétés savantes de Lyon (avril 1964), avec des propositions concrè
tes répondant aux exigences suivantes : collaboration interdisciplinaire au sein d'un groupe de
travail réunissant des techniciens aussi bien que des archéologues et des historiens, découpage
géographique rationnel, chronologie débordant le gallo-romain, carte par réseaux et non plus
par points cotés. Le nouveau document, constamment révisé, doit constituer une somme de
données objectives mises à la disposition des chercheurs, mais aussi des différents ministè -
res et services - responsables des grands travaux et de l'aménagement du territoire et permet
tre de promouvoir la recherche en faisant le point géographique de nos connaissances et en dé
celant les zones peu étudiées quoiqu'intéressantes, d'établir peu à peu dans les faits une métho
de de recherche de type industriel, de caractère systématique et rentable, de choisir ration
nellement les emplacements de fouilles et surtout de constituer des réserves archéologiques.
*
* *
TRAVAUX RECENTS DANS L'AISNE, LA MARNE et LES ARDENNES
a) Roger CHEVALLIER, Nogent l'Artaud
Le survol méthodique de la Vallée de l'Aisne pendant l'année 1963, et malgré une sai
son pluvieuse diminuant les possibilités d'éclosion des " crop-sites ", nous a permis, cepen
dant de compléter la liste des gisements détectés dans cette zone. Mais ce survol nous a sur
tout permis de prévoir les menaces de destruction causées par la présence de nombreuses ex
ploitations de sables et graviers. Notre intervention rapide, par exemple à Pontavert, a permis
à R. Ertlé de dégager un important monument funéraire du néolithique final-bronze ancien.
Malheureusement, l'avancement très rapide des carrières menace encore de nombreux gise
ments : Maizy s/Aisne, Cuiry les Chaudardes, Mercin et Vaux et en a détruit complètement
d'autres : Soupir, Bourg et Comin, Pont-Arcy.
Au début de 1964, nous avons étendu nos prospection vers l'Est, sur le département des
Ardennes. Les détections sur sols nus, préconisées par R. Agache, nous ont apporté d'excel
lents résultats, en particulier sur le terroir de Manre, où un site important, du début de la
Tène, a pu être photographié.
Dans la Vallée de la Marne, le survol de la rivière par basses-eaux avait facilité la lo
calisation de nombreux gués. Cette localisation avait été rendue possible par différents phéno
mènes : transparence de l'eau et vision accentuée du fond de la rivière par suite de l'altitude,
" frisotti " de l'eau au passage d'un obstacle, amorces des gués qui apparaissent de chaque cô-