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projet concernant la sensibilité des films inversibles pour la couleur. C'est dire que ce travail
est assez avancé.
Une autre recommandation de l'I.S.O.qui est sur le point d'aboutir concerne la conserva
tion et la manipulation d'images argentiques sur film destinées à un archivage prolongé. Il me
reste à mettre définitivement au point le texte qui sera proposé au vote des pays membres. Nous
avons décidé à Moscou de nous en tenir à la seule conservation très prolongée, ce qui ne peut
que satisfaire les photogrammètres soucieux de leurs archives (3). La plus grande difficulté
d'application de cette recommandation viendra de ce que la teneur maximale acceptable de thio
sulfate résiduaire (0, 08 mg/dm^) est à la limite du mesurable. Ajoutons que le Comité 42 à
adopté comme base de discussion un rapport du Dr. J. M. Calhoun (mai 1967) concernant le trai
tement et l'archivage des plaques photographiques. Je crois utile d'attirer également ici l'atten
tion sur des défauts généralement de petites dimensions qui se présentent sous forme de points
rouges. Ils ont été l'objet de très importantes recherches aux Etats-Unis (4). Ils semblent dus
à une attaque oxydante puissante de l'image argentique et se produire lorsque le fixage a été
conduit en l'absence d'iodures. Ce grave défaut n'est pas à craindre lorsque l'émulsion contient
de l'iodure d'argent (ce qui doit être vraisemblablement toujours le cas pour les émulsions des
tinées à la prise de vues aériennes, mais peut ne pas l'être pour celles qui sont utilisées au ti
rage de contretypes positifs). Si l'usager a quelque doute à ce sujet, il aura intérêt à ajouter
2%od'iodure de potassium au bain de fixage.
Plaques et films.
Dans la faveur des usagers, les films paraissent avoir encore creusé le fossé qui les
sépare des plaques, de moins en moins utilisées. A cela, plusieurs raisons :
- la complication plus grande des appareils de prise de vues à plaques et des matériels
automatiques de traitement des plaques ;
- les difficultés de fabrication, plus sérieuses avec les plaques qu'avec les films, qui,
jointes à la moindre étendue du marché, font que les fabricants répugnent de plus en plus à les
maintenir à leur programme ; le bord de plaque constitue une solution de continuité lors du cou
lage de l'émulsion qui se traduit par des irrégularités locales d'épaisseur (de telles irrégulari
tés se produident sans doute sur les marges des films lorsqu'ils sont émulsionnés : on en est
quitte pour les massicoter avant de conditionner les rouleaux) ; les progrès de la technique (pro
bablement favorisés par les impératifs imposés par la fabrication des produits pour la couleur
à trois couches superposées) permettent d'obtenir sur film des émulsions en épaisseur très fat
ble et très régulière, ce qui diminue beaucoup les risques d'irradiation de la lumière et amé
liore considérablement la qualité de l'image ; Mme Marquet estime que le substratum liant l'é
mulsion au support joue un rôle dans la meilleure définition des films, ce qui est important en
holographie. Le danger de halos autour de l'image de points brillants est évidemment beaucoup
plus à craindre avec les plaques ; pendant longtemps l'Institut géographique national français a
remédié à ce défaut en faisant couler une couche de gélatine au dos de la plaque, couche insen
sible qui améliorait la résistance du produit aux déformations provoquées par des variations
d'humidité relative de l'atmosphère et qui, colorée, constituait un antihalo réparti de manière
très homogène. Pour diverses raisons (risque de fusion dans les pays chauds, grattages malen
contreux de cette couche dorsale dans les manipulations, doutes émis sur l'efficacité du procé
dé pour assurer la stabilité de forme, difficultés de fabrication, etc. ), ce procédé a été aban
donné.
(3) Faute de disposer dès maintenant de ce texte, on en trouvera l'essentiel dans le résumé que j'ai donné dans le Bulle
tin n° 8 de la Société française de Photogrammétrie, (pp. 49 à 53). Ce résumé est suivi d'une bibliographie. On pourra
trouver un exposé plus détaillé mais moins à jour dans le "Bulletin de l'UNESCO à l'intention des bibliothèques” vol. XVII
n° 1. Janvier-février 1963 (pp. 19 à 27 de l'édition française, 17 à 24 de l'édition anglaise, 17 à 25 de l'édition espagnole).
(4) Voir les articles de R. W. Henn et D.G. Wiest dans "Photograpnic Science and Engineering" № 5 (1963) pp. 253-261,
C. S. McCamy, Journal of Research of the N. B. S. Jan. 1964, C. S. McCamy et C. I. Pope, Ibid. 69A, n° 5 (1965) pp. 385-
395, D.G. Wiest et R. W. Henn : "Microscopie Spots. A Progress Report". National Micro-News, 70 : pp. 249-257, juin
1964, des mêmes auteurs : "Microscopie Spots in Processed Microfilm : The Effect of Iodide". Photographie Science
and Engineering, n° 9, pp. 167-173, 1965.