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tions de l'Inde', paru chez Firmin-Didot en 1887. Plus tard, la méthode fut étendue à des plans
fuyants, en considérant leurs intersections avec des plans de front et en plaçant des étalons de
longueur sur ces intersections. À la même époque, le Commandant V. Legros recommandait
d'effectuer les prises de vues des monuments selon la technique du Dr Le Bon ; il préférait, tou-
tefois, travailler avec deux perspectives orthogonales.
Dix ans plus tard, l'architecte Le Tourneau faisait construire une chambre métrique de
format 13 x 18, pouvant recevoir des objectifs de différentes focales,(de 10 à 100 cm) montés
sur une plaquette à décentrement, le parallélisme de cette plaquette et du fond de chambre étant
assuré par des armatures rigides, Avec cet appareil, Le Tourneau prit de nombreux clichés,
Aux Salons des Beaux-Arts, en 1904 et 1906, il exposa 107 photographies magnifiques de 19 mo-
numents anciens de Thessalie, d'Albanie, de Macédoine et d'Epire. Malheureusement ces cli-
chés ne furent jamais utilisés pour des restitutions précises et la collection de Le Tourneau ne
fut pas continuée, Tous ces efforts restaient sporadiques, comme le furent ceux d'Emile Wenz,
qui, vers 1914, prit quelques photographies métriques de monuments (notamment ce pavillon
d'Anne de Beaujeu, à Moulins, dont Laussedat avait relevé les perspectives à la chambre claire) e
et qui essaya, sans aucun succés, de répandre les procédés de la métrophotographie en archi-
tecture.
Une autre voie de recherche avait été ouverte en 1899 par le Capitaine de Romance, Ses
clichés de façades étant pris en "basculant'" la chambre autour d'un axe horizontal parallèle à
l'édifice, il en effectuait le redressement photographique avec un appareil de sa fabrication. La
théorie du redressement devait être développée et étendue à une inclinaison quelconque de l'axe
par Theodor Scheimpflug. Avec son collaborateur G. Kammerer, il mit au point le "perspectro-
graphe'', premier redresseur universel (1904), L'appareil ne fut pas utilisé seulement pour rec-
tifier des vues aériennes obliques, mais aussi pour obtenir d'éléments architecturaux plans
(murs intérieurs, plafonds, vitraux...) des images photographiques géométriquement sembla-
bles à l'objet.
De 1919 au Congrès de Paris (1934) : le conflit des méthodes
Entre les deux guerres mondiales, la méthode des intersections graphiques fut appliquée,
immuablement, par le Messbildanstalt de Berlin qui poursuivit la constitution de ses vastes ar-
chives photogrammétriques, De cette époque datent les relevés des cathédrales de Regensburg,
de Bamberg et de Kóln, de nombreux monuments allemands et de Sainte Sophie de Constantinople.
En 1934, K. Zaar proposait un procédé permettant de dessiner l'élévation d'une façade par des
constructions transformant, point par point, une image photographique prise perpendiculaire-
ment à la facade en une projection orthogonale ; il décrivait un petit appareil simple réalisant e ®
cette transformation,
Les méthodes d'exploitation graphique des photographies devaient trouver aussi un de -
fenseur de trés grande classe en la personne d'Henri Deneux, Architecte en Chef des Monuments
historiques français, responsable de la cathédrale de Reims, Deneux recommandait la construc-
tion d'appareils de prise de vues métriques, mais il utilisa surtout des clichés absolument quel-
conques et dont il ignorait les caractéristiques (cartes postales, illustrations d'ouvrage ...) no-
tamment pour travailler à la restauration d'édifices détruits à l'aide de clichés antérieurs à leur 3
destruction, Il pensait d'ailleurs "qu'avec n'importe quel appareil photographique il est possible
de faire des relevés métrophotographiques de précision, Il s'attachait donc d'abord à reconsti-
tuer les conditions de la prise de vues (ligne d'horizon, point principal, distance principale,
éventuellement inclinaison de l'axe) par des constructions basées sur certaines hypothèses d'ho-
rizontalité ou de verticalité, utilisant des données angulaires et linéaires mesurées ou reconsti-
tuées et faisant appel à toutes les lois de la perspective et de la géométrie descriptive. Puis il
restituait l'élévation, le "géométral' de la façade d'après une ou plusieurs photographies, par
des constructions savantes et complexes (méthode des points de fuite ou des plans de fuites,
méthode des intersections, etc ...), tirant parti également des ombres portées. C'était, comme
l'a dit H. Roussilhe, l'œuvre d'un "architecte qui connaissait bien son métier, son art et sa géo-
métrie'', Il fit ainsi de très beaux relevés de la cathédrale de Reims et de l'église Saint Jacques
de cette même ville, du Temple Sainte-Marie et du Sacré-Cœur de Montmartre à Paris, etc...