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Tous ces travaux, cependant, si importants soient-ils, ne s'inscrivent pas dans un pro-
gramme d'établissement systématique d'archives photogrammétriques. Un tel programme ne
fut réalisé qu'en Nubie égyptienne, par l'IGN, dans le cadre de la campagne internationale de
l'UNESCO pour la sauvegarde des monuments menacés d'inondation par la construction du Haut-
barrage d'Assouan, Dès 1955, Madame Desroches-Noblecourt, Conservateur en chef au Musée
du Louvre et Conseiller de l'UNESCO, comprit l'intérêt majeur des archives techniques de sé-
curité établies par photogrammétrie et, avec l'aide du Ministère des Affaires Etrangères, fit
exécuter, en cinq campagnes de quelques semaines, le relevé intégral, extérieur et intérieur,
des vingt-sept monuments de Nubie, dont les prestigieux ensembles de Philae, Abou-Simbel,
Kalabsha, etc ...Prés de deux milles clichés, dont la restitution peut s'appuyer sur des mil-
liers de repéres topométriques sont archivés en double exemplaire à Paris et au Caire. De
nombreux éléments ont déjà été restitués, à des échelles variant de 1/50 à 1/4, notamment en
vue du transfert des deux temples d'Abou-Simbel ; destinées maintenant davantage à des études
archéologiques, ces restitutions se poursuivent, Une importance particuliére a été donnée au
relevé des statues et des bas-reliefs en sections verticales dont l'équidistance, adaptée à la di- % e
mension et à la finesse des sculptures, a été abaissée, pour certains bas-reliefs, à un milli-
metre.
En Haute-Egypte, l'IGN a effectué également le relevé des façades du temple de Dendara
(16 grandes planches à 1/20, avec le dessin complet des reliefs et hiéroglyphes qui couvrent en-
tièrement ces façades) et établi les archives photogrammétriques du Ramesseum, du temple de
Lougsor et de certaines tombes des vallées thébaines, Les travaux sont en cours dans le vaste
ensemble archéologique de Karnak. Enfin, en novembre-décembre 1967, l'UNESCO a confié à
]'IGN la mission de relever photogrammétriquement des monuments du Haut- Euphrate, dans la
région que couvrira la retenue d'un grand barrage, et de former à ces techniques le personnel
de la Direction Générale des Antiquités de la République Arabe Syrienne.
Les travaux de l'IGN en Nubie correspondent parfaitement à ce que souhaitait, sur un
plan international, le Prof. DoleZal qui mourut l'année même de la première campagne à Abou-
Simbel (1955). En Autriche, la "croisade'' de DoleZal aura porté ses fruits lorsque fut créé,
quelques années plus tard, le Département de Photogrammétrie du Bundesdenkmalamt de Vienne.
Chargé dans cette administration des questions techniques, le Dr. Ing. H. Foramitti s'efforça
tout de suite d'introduire les méthodes photogrammétriques pour faire face aux besoins considé-
rables de la restauration des monuments historiques, de la sauvegarde et de la revitalisation des
villes anciennes, et aussi pour établir des archives de sécurité, en accordant la priorité aux é-
difices les plus immédiatement menacés, c'est-à-dire aux vieilles maisons urbaines et villa -
geoises. Avec l'aide du Prof. F. Ackerl, ancien président de la Société autrichienne de Photo- é p
grammétrie, du Bundesamt für Eich-und Vermessungswesen (notamment de l'Ing. H. Bernhard)
et des Services photogrammétriques de la Ville de Vienne (Ing. R. Kling), le Dr. Foramitti fit
exécuter des relevés de divers types, concernant soit d'importants monuments (fléche de la ca-
thédrale St-Etienne et église St-Charles à Vienne, façades de l'abbaye de Melk, etc ...), soit
des développements de façades dans les vieux quartiers d'Eggenburg (Nieder-Osterreich) et de
Weissenkirchen (Wachau). Ces essais furent suivis d'une série de tests portant sur les matériels
et les conditions de prise de vues, les déterminations topométriques, la restitution.
Ainsi s'est forgée ce que l'on peut appeler la "'doctrine''" du Bundesdenkmalamt en ma -
tière de relevés photogrammétriques. Une distinction est faite entre les grands édifices, pour
lesquels les travaux doivent être confiés à des entreprises photogrammétriques spécialisées,
et les édifices de moindres ou de faibles dimensions, dont les relevés doivent entrer dans les
"travaux courants' d'un service des monuments historiques. Pour cette deuxiéme catégorie, qui
comprend certains édifices isolés, des intérieurs et surtout des développements de façades pour
des rues entières, la conception du matériel et des méthodes nous paraît parfaitement adaptée
au but recherché, Ces méthodes, liées à des appareils spécialement modifiés (Zeiss SMK, TMK
et Terragraph) sont celles que nous avons décrites au chapitre II sous les rubriques A. 3. (re-
dressement photographique, dont il est fait un large usage), B.1.1 (stéréorestitution dans le
"cas normal") et B. 1. 2 ('cas normal' avec axes fortement inclinés sur le plan de référence).
Elles forment un tout homogéne et permettent un rendement élevé, sans rechercher une préci-
sion supérieure à quelques centimétres qui est celle avec laquelle travaillent effectivement les
