Full text: Actes du onzième Congrès International de Photogrammétrie (fascicule 4)

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Etude des formes 
Reprenant une classification du Dr. Foramitti, rappelons que, dans l'étude d'un monu - 
ment, il convient de distinguer la forme apparente, que perçoit un spectateur placé en un cer- 
tain point de vue, de la forme réelle, qui ne peut s'exprimer que par des mesures et des plans. 
La forme réelle présente elle-même deux aspects : la forme théorique, conçue au départ par 
l'architecte, et la forme effective, avec toutes les irrégularités, les modifications voulues ou 
non, les déformations apportées dès la construction ou subies au cours du temps, c'est-à-dire 
en définitive l'état actuel du monument. 
Or parmi les éléments qui contribuent à la forme effective, la seule, nous l'avons déjà 
dit, que puisse donner un relevé photogrammétrique, une attention toute particulière doit être 
apportée aux "corrections de composition" ou "corrections optiques'', volontairement introduites 
par l'artiste pour rendre plus agréable la forme apparente. Certaines de ces corrections sont 
importantes et n'échappent pas au relevé. D'autres au contraire sont subtiles et n'ont que de pe- 
tites dimensions, de l'ordre de quelques centimétres : droites remplacées par des arcs de trés 
faible courbure, légéres variations de la profondeur d'un pilastre, surélévations progressives 
de certains niveaux, éléments apparemment verticaux mais, en fait, inclinés vers l'observa - 
teur, modification progressive des dimensions des embrasures d'une façade, etc ... Lorsque de 
telles corrections ont été décelées, il convient de ne pas laisser au seul tracé le soin de les ex- 
primer, mais de leur consacrer des mesures particulières par stéréorestitution numérique, 
éventuellement à l'aide de clichés spécialement pris dans ce but (*). 
Le Professeur J. Gomoliszewski, de l'Académie des Sciences de Varsovie, a poussétrès 
loin l'étude des corrections de composition et a publié dans un gros ouvrage le résultat de ses 
longues recherches sur l'église Sainte-Anne de Cracovie, monument baroque exceptionnellement 
riche à ce point de vue, Bien que, dans cet ouvrage, il ne soit fait mention que de mesures géo- 
désiques, nous pensons qu'il peut servir d'exemple à des études du même type reposant sur des 
mesures photogrammétriques, avec toutes les précautions nécessaires. "La méthode photogram- 
métrique, nous écrivait d'ailleurs récemment le Prof. Gomoliszewski, peut activer dans une 
grande mesure les travaux dans le domaine des investigations sur les corrections perspectives 
dans l'architecture monumentale historique". 
Quant à la forme apparente, il peut sembler au premier abord qu'elle puisse être recons- 
tituée parfaitement par l'examen stéréoscopique de couples de photographies. Aux U.S. A., dif- 
férentes universités ont étudié ce probléme et emploient largement les photographies stéréosco- 
piques dans la présentation des monuments. En réalité, la focale de prise de vues, la base, le 
grossissement de l'appareil d'observation, ... tout concourt à donner une image en relief extrê- 
mement intéressante et dont l'analyse peut être pleine d'enseignements, mais qui ne correspond 
pas à celle que perçoit effectivement un spectateur placé devant l'édifice. Le Prof. P. E. Bor- 
chers a consacré plusieurs travaux à cette question ; il pense avoir reconstitué sa propre vision 
spatiale des monuments (vision forcément subjective) en examinant avec un stéréoscope de poche 
(«2) des clichés pris avec un appareil grand angulaire (format 6 x 6, focale 38 mm) et une base de 
25 cm, selon des axes parallèles et horizontaux, Il y a là, en tout cas, un domaine d'étude en - 
core très peu exploré, 
Déformations des monuments 
Les mesures photogrammétriques des déformations ont été appliquées beaucoup plus 
aux ouvrages d'art (ponts, barrages, ...) et aux constructions industrielles (cheminées d'usine, 
portiques, grues,...) qu'aux édifices architecturaux. Dès 1934, cependant, G. Ivanov et E. Ki- 
trov présentaient au Congrès de Paris une étude sur ce sujet ; peu après la guerre, le Prof. R. 
Burkhardt effectuait des mesures de déformation sur des constructions en béton ; en 1948, on 
déterminait en Suède les affaissements d'un plancher en béton sous l'effet des charges ; en 195 1, 
l'Istituto Geografico Militare mesurait les variations des fissures des piles du Ponte Vecchio à 
Florence ; en 1964-65, enfin, le Prof, Borchers, en collaboration avec l'Institut de Photogram- 
  
  
(*) I1 est alors fort important que le rapport base/éloignement ne soit pas trop faible. Un rap- 
port 1/4 ou 1/5 est recommandé,
	        
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