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métrie de Stockholm, étudiait sur des constructions modernes en béton les déformations dues
aux charges et aux dilatations et contractions thermiques.
Si une évolution importante de certaines parties d'un monument peut être décelée et sui-
vie par des relevés successifs, la mesure de faibles déformations se fait généralement de fa -
con différentielle, entre deux photographies prises en des moments différents, du méme point
de vue et selon le même axe. Toute la difficulté de la méthode réside évidemment dans la réali-
sation précise de ces conditions, dans la définition des points sur lesquels se font les mesures
et dans la stabilité des références. Il est certain que, dans ce domaine également, d'importan-
‘tes recherches restent à faire.
Pour une étude rapide d'éventuelles déformations, un simple examen stéréoscopique sur
un appareil permettant des mesures de parallaxes longitudinales peut déjà fournir d'importants
renseignements. S'il n'y a pas de déformations, les parallaxes restent nulles lorsqu'on observe
simultanément deux clichés pris dans des conditions identiques mais à des instants différents ;
sinon un faux relief stéréoscopique apparaît qui permet des mesures selon certaines composan-
tes. Ce procédé, que l'IGN de Paris applique au contrôle de la stabilité des barrages en enro-
chements, fut utilisé en 1935 par l'Ecole Technique Supérieure de Berlin pour déceler d'éventu-
els dégâts dans les immeubles lors de la construction d'un chemin de fer souterrain.
L'évaluation des destructions, et non plus seulement des déformations, est également
du domaine de la photogrammétrie. Emile Wenz en avait recommandé l'emploi pour la constata-
tion des dommages de guerre, dès 1917. En 1945, la détermination des volumes des immeubles
détruits par les bombardements, à Rotterdam, fut faite à l'aide de photographies aériennes à
1/8000 prises avant 1940 : la hauteur des maisons fut mesurée au stéréomicromètre, tandis que
les plans cadastraux fournissaient les surfaces.
La photo-interprétation architecturale
De même qu'un levé topographique par stéréophotogrammétrie aérienne ne peut se limi-
ter à un tracé de lignes, mais nécessite aussi une interprétation des photographies pour identi-
fier la nature de ces lignes ou des surfaces qu'elles cernent, de méme un relevé photogrammé-
trique architectural exige une compréhension, une interprétation des clichés exploités. L'expé-
rience que nous avons acquise dans la restitution de grands monuments de France ou d'Egypte
nous a prouvé que le rôle de cette interprétation est capital et qu'elle demande une certaine for-
mation dans le domaine architectural, de la même façon qu'une bonne cartographie par photo -
grammétrie aérienne ne peut se concevoir sans une solide formation topographique du personnel
qui l'exécute. DoleZal, déjà, avait attiré l'attention sur ce point et il faut y penser,comme nous
l'avons fait pour le relevé de la cathédrale de Strasbourg, dès la prise de vues, complétant au
besoin celle-ci par de nombreux clichés stéréoscopiques de détail qui facilitent l'interprétation
lors de la restitution.
Citons ici l'Ingénieur en Chef Cattelain : "Le photogrammètre ne se limitera pas exclu-
sivement à la prise de vue de stéréogrammes dont le seul but est la restitution photogrammétri-
que. Il devra aussi veiller à fixer sur les clichés les nuances et les subtilités particulières des
oeuvres d'art architectoniques. Certains stéréogrammes ne seront même pas destinés à la res-
titution photogrammétrique, mais à améliorer cette interprétation architectonique''. Et : "Il est
important de souligner que les clichés stéréoscopiques n'auront pas cessé d'être utiles quand
les objets représentés auront été traduits en plans exacts. Ils rendront encore des services
comparables à ceux que les clichés aériens rendent à la géologie, à la pédologie, à l'interpréta-
tion en général".
Dans ce sens, la photographie stéréoscopiques, prise de préférence dans des conditions
permettant d'éventuelles mesures dans les trois dimensions, étendue dans certains cas à la ra-
diographie et à la microscopie, exploitant les conditions hygrométriques, les variations d'éclai-
rage naturel ou artificiel, les possibilités des diverses émulsions (panchromatiques, infra-rou-
ges, couleurs), peut apporter beaucoup à l'étude de la structure d'un monument ou de certains
détails architecturaux, des matériaux employés, des maladies de la pierre, etc ...