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nous pourrons mieux nous comprendre et serons à même de tirer profit de nos
expériences respectives.
Comme vous le savez, le territoire de notre Confédération est plutôt
exigu, aussi sommes-nous obligés de le bien connaître et de bien l’administrer.
C’est pourquoi, depuis 80 ans déjà nous possédons de bonnes cartes topogra
phiques dont les échelles vont du 1 : 25.000 au 1 : 100.000. Notre réseau de
triangulation des 1er au IVme ordres, dont la densité est de 3 points par km 2 ,
existe déjà depuis environ 30 ans. Notre attention se porte actuellement à la
confection d’une nouvelles carte de la Suisse, aux échelles 1:25.000 et 1:50.000,
seconde du genre, puis à l’établissement de la mensuration cadastrale, avec plans
au 1:250 (villes) jusqu’au 1:10.000 (pâturages alpestres). En travaillant à ces
tâches, nous constatons un heureux développement des science et de la tech
nique de la géodésie et des mensurations, aussi n’est-t-il pas étonnant que, paral-
lement, se soit implantée chez nous une industrie d’instruments géodésiques et
photogrammétriques, dont les produits ont atteint un degré de précision com
parable par exemple à ceux de notre industrie horlogère.
On peut se demander ce que la photogrammétrie a à voir dans un tel pays
si bien au point dans le domaine de la mensuration, dans lequel il n’existe pas
de possibilité pour l’explorateur ou le colonisateur et pour le constructeur de
voies de communications. Pourtant, au point de vue économique, la photo
grammétrie est d’une utilité incontestable. Elle nous permet d’exécuter nos
travaux de mensuration et de topographie, dont les plus importants sont la
mensuration cadastrale, le génie civil et les sciences naturelles, plus rapidement,
plus exactement et à des prix plus favorables. On comprendra que nos efforts
tendent plutôt vers le développement de la photogrammétrie de précision dans
son application au levé de plans à grandes échelles.
Notre expérience nous a montré que nous pourrions étendre le champ
d’application de la photogrammétrie s’il nous était possible d’augmenter l’exac
titude angulaire de faisceau des rayons stéréoscopiques enregistré par l’appareil
de prise de vues restitué à l’autographe. Pour ma part, je crois que c’est là que
réside de princpe d’un progrès. Afin d’atteindre l’exactitude angulaire la plus
favorable, notre industrie construit sans cesse de nouveaux objectifs et de nou
veaux appareils restituteurs toujours plus perfectionnés. Nos praticiens tra
vaillent au même but en choisissant le matériel photographique et les méthodes
de travail les plus appropriées, tandis que nos savants s’efforcent de développer
une théorie des erreurs susceptible d’éliminer autant que possible l’influence de
l’erreur résiduelle. C’est dans ce même but que nous nous occupons également
d’aérotriangulation et d’aéropolygonation, car ces travaux, dans lesquels la pro
pagation des erreurs est très apparente, sont d’excellents moyens permettant de
se rendre compte des résultats acquis.
Bien que nos travaux soient principalement dirigés vers l’augmentation de
l’exactitude et de la qualité, nous croyons par là même pouvoir rendre service
aux grands pays également, dont la tâche réside plutôt dans l’application exten
sive de la photogrammétrie. De meilleurs instruments ne permettent pas seule
ment d’atteindre une exactitude supérieure, mais en augmentant la hauteur de
vol ils peuvent aussi être utilisés pour atteindre une meilleure rentabilité.
C’est la raison pour laquelle nous espérons pouvoir fournir une modiste
contribution au Congrès et à l’Exposition. Elle sera minime en comparaison de
ce que nous verrons, entendrons et apprendrons durant le congrès. Nous som-