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Pendant plus d’un siècle, le monde s’est débattu avec cette idée du malthu
sianisme, que, quelle que soit la quantité de nourriture produite, il n’y en aurait
jamais assez pour nourrir la population du globe. Une partie de cette popu
lation devrait toujours périr par la guerre, les épidémies ou la famine, à cause
de sa densité toujours croissante.
La plupart des peuples ont connu l’inflation, le marasme, et deux guerres
mondiales. Ils ont constaté les grands progrès du machinisme provoqués par la
guerre; ils ont constaté aussi que, bien le quart des hommes fût au combat sans
produire, ils arrivaient encore à se nourrir. Ils ont remarqué que les soldats
étaient mieux nourris et généralement mieux habillés qu’eux-mêmes.
En outre, il est clair que, lorsqu’un peuple évolue et connaît la sensation
excitante de contrôler une puissance mécanique en appuyant sur un accéléra
teur, il apprend aussi à contrôler d’autres choses, parmi lesquelles l’importance
de ses familles. Lorsque les hommes atteignent un certain standard de vie et
d’éducation, qui leur donne la notion et l’espoir de pouvoir assurer la vie à un
grand nombre d’êtres, ils veulent être assurés que leurs enfants connaîtront
aussi les mêmes avantages. La documentation existant sur ca sujet montre qu’un
revenu annuel de 1500 à 1700 dollars par famille y suffit à Porto-Rico. La
Suède a montré qu’un peuple est capable de s’éduquer lui-même à limiter le
nombre de ses enfants, aussi bien en plus qu’en moins. Malthus reçoit ainsi une
réponse définitive, pourvu que nous sachions discipliner et développer nos
ressources.
Les ingénieurs que nous sommes, qui ont lu les publications techniques,
savent que, avec les seules connaissances que nous possédons maintenant, il est
possible d’instruire les peuples, de développer l’agriculture, les travaux de
l’ingénieur et les échanges commerciaux, de façon à faire vivre de deux à dix
fois la population actuelle du monde. Ces idées sont entrées dans les pensées
de beaucoup de peuples, et maintenant tous ont été chez eux témoins des
évolutions des avions et des automobiles. Il n’existera plus d’ici longtemps de
gouvernements au monde, pour dire à leurs peuples qu’une partie d’entre eux
devra mourir de faim, ou pour admettre que le standard de vie doive s’abaisser
au lieu de s’élever.
Comme vous l’avez entendu au cours de ce Congrès, la Photogrammétrie
peut être d’un grand secours pour le développement des ressources, de la puis
sance disponible, des moyens de transport, aussi bien que de l’agriculture. Tous,
nous sommes enthousiasmés par les progrès que nous a révélés ce Congrès, qui
nous apporte de belles promesses de perfectionnement, et nous montre
comment une photogrammétrie efficace peut contribuer à l’élévation du niveau
de vie. Nous avons tout lieu de nous féliciter des révélations que ce Congrès
nous a apportées.
Un autre aspect du Congrès est plein d’encouragement dans les circon
stances actuelles. Les sciences sociales ont montré que le comportement des
hommes dépend de l’expérience qu’ils ont recueillie. Cette expérience englobe
tout ce qu’ils ont connu depuis leur enfance. Les enfants que leurs parents ne
souhaitaient pas, et qui sont peu aimés ou même haïs, deviennent des délinqu
ants ou des criminels. Au contraire, lorsqu’on les traite avec amitié, considéra
tion et respect, comme c’est le cas à l’asile du Père Flanagan, et dans de
nombreuses autres institutions modernes, ils dviennent de bons citoyens
capables de travailler en bonne entente avec les autres, pour le bénéfice de tous.