5°) le filé, quelle que soit sa longueur, est dégradé vers chacune de ses
deux extrémités et sa longueur est difficile à définir avec précision, même en
utilisant un instrument d’observation de grossissement optimum.
II. — Le problème qui se pose alors au photogrammètre est de savoir
si cette imprécision de l’image enregistrée sur les clichés est susceptible
d’entraîner une gêne pour l’opérateur, entraînant une imprécision grave de
la restitution. Le défaut qui paraît le plus à craindre est un défaut de netteté.
Il est incontestable. Par contre, les filés sont symétriques par rapport au point
qui correspond à l’instant moyen de fonctionnement de l’obturateur; ils sont
très sensiblement de même longueur, quand n’intervient aucun autre phéno
mène, tel que l’irradiation. Les centres des images allongées de chacun des
points constituent donc une perspective correcte. C’est donc le défaut de
netteté de l’image qui risque d’entraîner erreur d’interprétation et impré
cision des pointés et par conséquent une restitution inexacte. Quelle est
l’importance de ce risque ?
La question est fort complexe.
D’abord, parce que le « filé » n’est généralement pas seul en cause.
L’image présente d’autres défauts, souvent beaucoup moins sensibles, mais
qui n’en existent pas moins à des degrés divers : aberrations géométriques
et chromatiques résiduelles de l’objectif, granulation de l’émulsion, défauts
de planéité ou de mise au point de la surface sensible (défauts qui sont bien
plus à craindre avec les films qu’avec les plaques), vibrations insuffisamment
amorties, irradiation provoquée par la diffusion de la lumière dans la gélatine
et sur les cristaux de bromure et d’iodure d’argent (d’autant plus importante
que les éclairements sont plus intenses et que l’émulsion, plus rapide, est à
plus gros grain).
L aptitude physiologique, l’entraînement et la conscience des opérateurs
chargés d’effectuer l’interprétation, les pointés et les mesures influent d’une
façon certaine sur la précision des résultats.
Supposons que le filé existe seul :
De fins détails, qui peuvent être techniquement importants, des limites
de culture présentant entre elles de faibles contrastes, peuvent passer ina
perçues ou même ne pas être traduites par l’émulsion.
Bien qu assez rarement, la nature présente cependant quelquefois des
éléments périodiques (sillons des labours, vergers, vignes, toitures, etc...).
Leur représentation pourra être erronée, comme l’ont montré les essais au
laboratoire et en vol exécutés sur mires à caractère périodique.
Les éléments de faibles dimensions apparentes qui présentent un centre
ou un axe de symétrie (arbres, routes, etc...) conserveront ce centre ou cet
axe de symétrie. Celui-ci sera pointé sans erreur imputable au filé pourvu que
ce dernier n ait pas une longueur excessive.
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