La chute d’éclairage dans le cas d’objectifs grand-angulaires
par H. Kasper, Heerbrugg
La question de la chute de lumière depuis le milieu du cliché contre le bord de celui-ci,
lors de l’emploi d’objectifs grand-angulaires, est souvent mentionnée dans la littérature
optique et photogrammétrique; sur ce sujet des points de vue erronés et des obscurités
notoires forment la règle. La plupart du temps on admet, sous une certaine forme,
ou l’on cherche à prouver par voie géométrique que la chute de lumière, pour des
objectifs à faible distorsion, varie avec la puissance quatrième du cosinus de l’angle
d’incidence des rayons de la gerbe traversant l’objectif; il est encore fait abstraction
de la vignettisation qui se manifeste artificiellement à travers les bords des lentilles.
On désigne souvent par «chute naturelle de lumière» celle qui répond à cette hypo
thèse; elle «doit représenter la limite qui ne peut pas être dépassée si on se fonde sur
les lois de la physique 1 ».
L’hypothèse de la chute de lumière en fonction de la puissance quatrième du cosinus a
entraîné une série de déductions qui, au cours des dernières dizaines d’années, ont
entravé le développement de l’optique photogrammétrique grand-angulaire.
Au lieu de créer de nouveaux objectifs, exempts de distorsion, avec une répartition
plus favorable de la lumière, on s’efforça d’abord de compenser ou au moins d’atténuer
la chute de lumière dans les types connus d’objectifs au moyen de filtres compensa
teurs placés en avant ou en arrière de l’objectif 1 2 . A cet effet on cherche à réaliser un
noircissement uniforme de la couche photographique éclairée et on éclaire en consé
quence moins le milieu de l’image. Ces filtres ne doivent, il est vrai, compenser qu’une
partie de la chute de lumière car des aéroémulsions, dotées d’une gradation normale,
sont susceptibles de compenser des écarts de clarté de 40 % environ; leur inconvénient
est malgré cela manifeste. Si on doit supprimer dans le milieu la moitié de la lumière
seulement, il en résulte que le diaphragme efficace est maintenu plus bas de un degré
par rapport à la capacité effective d’utilisation.
1 Voir par ex. C.A. Traenkle, Die Belichtungszeiten bei Luftbildaufnahmen. Z. f. Instrumen
tenkunde, 1938, S. 243.
2 Voir par ex. M. Nagel, Ausgleich des Lichtabfalles in der Bildebene von Weitwinkelobjek
tiven. Optik 1951, S. 24, en outre P. A. Tate, Illuminance in the focal plane of aerial cameras
Phot. Engineering, 1951, S. 19.