APPLICATION DE LA PHOTOGRAMMETRIE POUR FAIRE LE TRACE
DE ROUTES DANS DES REGIONS TROPICALES
par B. Scherpbier.
N.V. De Bataafsche Petroleum Maatschappij.
Groupe Royal Dutch/Shell.
Résumé.
De plusieurs régions tropicales il n’existe pas de cartes sur une échelle suffi-
sante pour permettre le tracé de routes ou l'étude d'autres travaux de génie civil.
On a constaté qu'il est économiquement possible d'appliquer l'aérophotogram-
métrie à la cartographie des régions tropicales qui, le plus souvent, sont couvertes
de denses forêts vierges, pour faire des cartes topographiques avec courbes de
niveau d’une précision suffisante pour être employées dans l’avant-projet de
travaux de génie civil ainsi que pour établir des devis estimatifs couvrant ces
travaux.
L'échelle des aérophotographies de telles régions ne devra pas être plus grande
de 1 : 40.000. D’une manière générale, l'échelle de la carte ne peut pas être supé-
rieure à 1 : 20.000 ni la distance entre les lignes de contour être inférieure à 20m.
Les limites sus-indiquées ont trait à Ja dense forêt vierge couvrant le terrain
de manière à le soustraire à la vue.
Lors de la cartographie dans l’appareil stéréotopographique on promène le
repère optique mobile sur le bord supérieur de la forêt vierge; afin d’obtenir une
carte de lignes de contour du terrain, on applique dans la mesure du possible des
corrections relatives à la hauteur des arbres, corrections qu’on réalise en mesurant
autant que possible dans chaque modèle stéréométrique les dites hauteurs dans les
clairières ou bien le long des rivières.
La déviation des hauteurs des arbres de la valeur moyenne adoptée de la
manière exposée plus haut cause une erreur qui empêche de maintenir une distance
inférieure à 20 m entre les lignes de contour.
Dans la pratique on a trouvé que pour la situation horizontale une distance
de 100 km entre les contróles terrestres peut être acceptée. En ce qui concerne les
hauteurs, plus de contrôle est désirable, mais au cas où, en raison de l’impratica-
bilité du terrain, il ne serait pas possible de le réaliser d’une manière économique,
i| suffira d'utiliser le niveau marin et celui des cours inférieurs des riviéres ainsi
que le cours général du drainage dans la région en question. Il y a ici une possibilité
que le plan de référence pour les niveaux montre une faible inclinaison, mais géné-
ralement ce n'est pas là un inconvénient pour l’avant-projet de travaux de génie
civil.
Des mesures faites sur le terrain le long de routes construites qui avaient été
tracées sur les cartes topographiques établies de la façon susdite, ont révélé qu’
en général les déviations des niveaux ne dépassent pas la mi-distance entre les
lignes de contour.
Les photographies aériennes sont employées, outre pour la cartographie, pour
la reconnaissance du terrain, de sorte que, guidé par le type de la végétation, on
peut distinguer les diverses espèces de marécages et la configuration du terrain.
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