Full text: Reprints of papers (Part 4a)

Cependant, si la convergence ne jouait absolument aucun róle, l'exagération 
apparente ne serait pas affectée du tout par la « séparation ». Or, quand on 
fait varier cette derniére, il est bien connu que le relief apparent se moditie 
si on augmente la « séparation », le modéle s'éloigne, le relief s'accentue, et 
les dimensions horizontales semblent se dilater. Qualitativement, ces consta- 
tations sont conformes aux formules (4), (7) et (10) ci-dessus. Mais aucune 
des quantités qu'elles expriment ne croit indéfiniment dans la réalité. Chacune 
semble plutót tendre asymptotiquement vers une limite finie bien déterminée. 
Tout se passe donc comme si l'œil n'appréciait plus d'éloignement au delà 
d’une telle limite. Or, c’est là précisément une des conclusions de l’étude de 
deux physiologistes : C.-O. RoELors et W.-P.-C. ZEEMAN [2]. 
Dans une suite d'expériences conduites avec grand soin, les auteurs précités 
font apprécier par un observateur la dimension d'un carré dont l'image appa- 
rait dans un miroir; l'observateur doit régler lui-méme un autre carré de 
manière que les deux objets lui apparaissent de même dimension. On peut 
en déduire la distance à laquelle l’œil estime que le premier objet se trouve, 
et cela avec plus de précision que si on se contente de demander au sujet 
une estimation directe de la distance. Ces auteurs n’ont appliqué la méthode 
qu’à eux-mêmes, mais, à condition sans doute de ne pas considérer les résul- 
tats numériques comme définitifs, la conclusion peut servir de base à nos 
recherches ultérieures : « if distance estimation and size estimation are depen- 
dent solely on convergence, ” size-constancy exists practically only within 
the 4,5 m distance; at a distance of 4,5 m to 26,6 m the apparent size of 
an object decreases but to a smaller extent than the decrease in size of the 
retinal image. " ... " at a distance of more than 26,6 m, the apparent size 
remains constant » (p. 179). 
Les résultats numériques ci-dessus se rapportent à la vision binoculaire 
dans l'obscurité. D'autres expériences ont été effectuées à la lumiére, et 
d’autres en vision monoculaire. Les chiffres diffèrent, mais la conclusion 
subsiste qualitativement. Nous allons maintenant essayer de l’appliquer à notre 
problème. 
4. Convergence géométrique et convergence physiologique. 
Si la détermination de la distance fait défaut au delà d’une certaine limite, 
c’est que la convergence (et encore moins l’accomodation) ne joue plus de 
rôle au delà de cette limite. Lorsque la distance diminue, au contraire, l'impres- 
sion recue se rapproche de ce que la théorie géométrique permettait de prévoir. 
On peut traduire le phénoméne mathématiquement comme suit : la conver- 
gence géométrique, qui conduit à un éloignement pouvant devenir intini, et 
au paradoxe de la « convergence négative », doit étre remplacée par une 
convergence physiologique, qui s’identifie à la première pour un certain domaine 
(jusqu’à 4,5 m de distance dans les conditions rappelées ci-dessus), mais qui, 
pour des valeurs plus faibles de la convergence géométrique, s'en écarte 
progressivement en lui restant constamment supérieure. 
On obtiendrait ainsi, en représentant l’une en fonction de l’autre, à la même 
échelle, le graphique en traits pleins de la figure 3. Pour les convergences 
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