Methodes de determination du canevas de restitution
des cartes à petite échelle
En 1952, une communication de l'Institut Géographique National au Congrés de
Washington (L'aérotriangulation spatiale à l'I.G.N.) avait exposé les principes et les
résultats d'une méthode d'aérocheminement spécialement étudiée en vue de résoudre
le probléme des levés réguliers au 1/40.000 en Afrique du Nord. Cette méthode, actuel-
lement parfaitement au point, continue a être appliquée régulièrement et donne des
résultats qui apportent une solution très satisfaisante au problème posé.
Elle s’appuie sur la préparation complète et soignée d’un certain nombre de couples
dans chaque bande ; cette préparation n’est rentable, ou même possible, que dans un
pays d'accès et de parcours faciles, où les visibilités sont bonnes et où l’on peut exécuter
une triangulation assez dense à des frais relativement peu élevés ; toutes ces conditions
sont réunies en Afrique du Nord.
Elle ne le sont pas du tout, par contre, dans les régions de l’Afrique Tropicale,
difficiles à parcourir, à vues très limitées, et où l’exécution d’une triangulation géodé-
sique ne pourrait se faire que moyennant des frais et dans des délais prohibitifs.
Dans ces régions, les seules déterminations que l’on puisse faire sur le terrain, en
restant dans des conditions de délais et de prix acceptables, sont :
— En X et Y, des points astronomiques situés à des distances suffisamment grandes
l’une de l’autre pour que l’imprécision de leurs déterminations ne provoque que des
erreurs relatives tolérables sur les distances ;
— En Z, des traverses de nivellement de précision sur lesquelles on pourra appuyer
un réseau de points déterminés au baromètre.
Les points astronomiques, comme les points de nivellement, ne peuvent guère être
déterminés ailleurs que sur les routes ou pistes principales traversant le territoire en
question.
Dans ces conditions, la préparation soignée d’un certain nombre de couples par
bande est impossible :
— Il est en effet toujours trés difficile de trouver des couples dans lesquels on
peut commodément placer un nombre de points suffisant, aux emplacements idéaux
définis par la couverture photographique ;
— Même si c’était possible, un réseau de points déterminés au baromètre ne
présenterait pas une cohérence suffisante, à l’intérieur d’un même couple, pour fournir,
avec la précision nécessaire, les paramètres d’échelle et d’orientation absolue de ce
couple.
La méthode mise au point pour l’Afrique du Nord ne pouvait donc pas être étendue
aux régions tropicales.
Le Service de la Photogrammétrie de l’I.G.N. a donc cherché une nouvelle méthode
d'aérocheminement, permettant de se passer de couple préparés, et donnant une préci-
sion et un rendement acceptables pour des levés à échelle du 1/100.000.
Remarquons que le problème ne se pose que pour le canevas altimétrique, le canevas
planimétrique pouvant toujours être déterminé de façon suffisante par triangulation
par plaques à fentes radiales.