Bien des processus en usage à l'heure actuel-
le utilisent l'acquisition « indirecte », c'est-à-
dire sur un support plan, issu d'une restitution
photogrammétrique antérieure: soit une stéréo-
minute « au trait », soit une orthophotographie.
L'intérét de ce procédé réside dans une « lec-
ture » plus facile pour l'opérateur chargé d'in-
terpréter et de numériser le document ; il peut
résider aussi dans l'absence de problémes posés
par les raccords entre couples (assurés analo-
giquement au moment de l'assemblage) ; ou par
le complétement sur le terrain ou à partir de
toute autre source d'information (reporté ana-
logiquement sur la stéréo-minute) ; enfin c'est
la seule méthode possible pour numériser des
levés photogrammétriques anciens.
On peut distinguer plusieurs catégories de
procédés :
a) numérisation de stéréo-minutes et de car-
tes «au trait » : c'est une méthode en usage
dans de nombreux établissements cartographi-
ques (Surveys and Mapping Branch, Canada ;
Ordnance Survey, Angleterre ; Service régional
de l'Equipement, Paris, France) y compris pour
les levés altimétriques. (Cependant une tendan-
ce à numériser directement l'altimétrie sur le
modèle en 3 dimensions semble s’amorcer aussi
dans ces organismes).
Les stéréominutes sont numérisées sur des
coordinatographes ou lecteurs de courbes dont
il existe de nombreux types (Gradicon, Bendix,
Ferranti, D-Mac, Calma, etc...), généralement
répartis dans deux catégories technologiques :
— les numérisateurs à chariot mobile, se
déplaçant sous la surface de travail, asservi à
suivre le curseur libre manœuvré par l’opé-
rateur, et dont la position est mesurée au
moyen de compteurs rotatifs ou autres (type
Gradicon).
— les numérisateurs à grille, où la position
du curseur libre est directement mesurée rela-
tivement à un repérage fixe, constitué par une
combinaison de réseaux conducteurs rectangu-
laires montés une fois pour toutes dans la
table (type Bendix Datagrid).
Des résolutions de 0.01 mm sont devenues
courantes, dans l’un et l’autre systèmes ; cepen-
dant la précision est limitée, évidemment, par
celle du pointé de l'opérateur (sans parler de
celle du report graphique de la restitution
photogrammétrique) ; autant dire que la qualité
et le confort des instruments de visée est un
élément déterminant de la précision du systè-
me, tout autant que la technologie de mesure,
qui semble avoir atteint son apogée.
Certains systèmes automatiques permettent
d'accélérer notablement, à la fois la rapidité de
la numérisation et sa fidélité (par rapport au
document original); là encore on peut distin-
guer deux catégories de procédés :
— les systèmes à balayage (scanners), les
plus nombreux, qui enregistrent de manière
exhaustive l'information graphique sous forme
d'une matrice de bits (0 ou 1, suivant le signal
photo-électrique recueilli par le capteur). Une
série de programmes reconstitue ensuite en
ordinateur les chaines de points formant les
lignes cartographiques de l'original. Cette mé-
thode s'applique particulierement bien à la
numérisation des courbes de niveau, dont la
topologie est simple (systémes américains, au
Rome Air Development Center, aux laboratoires
de Fort-Belvior, systeme IBM au A.R.D.A. du
Canada, systémes du « Matériel Téléphonique »
et du Centre d'Electronique de l'Armement, à
l'I.G.N. France, etc...). D'autres documents que
les planches de courbes de niveau peuvent
étre également numérisés, gráce à d'autres
programmes dont la complexité refléte celle de
la topologie des données traitées : on est trés
vite conduit à des algorithmes de reconnais-
sance des formes.
— les systèmes à suivi automatique (fol-
lowers), où c’est le matériel (capteur) qui suit
et enregistre les lignes cartographiques, et non
le logiciel (programme) comme dans le cas
précédent ; ceci entraîne les conséquences sui-
vantes :
— nécessité d'un ordinateur en-direct, pour
piloter le capteur,
— nécessité d'un dialogue homme-machine
pour prendre les décisions en cas de problémes
topologiques non prévus par les programmes.
Ces caractéristiques peuvent faire des sui-
veurs automatiques des appareils aussi uni-
versels que les numérisateurs manuels (mais
avec des vitesses de suivi de l'ordre de 50 cm/s),
à condition toutefois que le document original
et le résultat de la numérisation soient visibles
en superposition par l'opérateur en temps réel
(systéme TITN au Service Hydrographique et
Océanographique de la Marine, France).
b) Numérisation d'orthophotographies : on
cumule ici les avantages d'un document photo-
graphique (richesse de l'interprétation) et
métrique en 2 dimensions (facilité de la numé-
risation), dont l'établissement au surplus est
entièrement automatisable. Cependant, la nu-
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