processus photogrammétrique mis en oeuvre et des équipements utilisés. Nous
nous intéresserons à ces problèmes dans la deuxième partie de cet exposé.
Pour les relevés graphiques, d'autres considérations interviennent,
liées aux caractéristiques architecturales de l'édifice, à son état de con-
servation, à ses dimensions, ainsi qu'à l'objet du relevé (ensemble ou détail),
à son contenu et à sa plénitude. Ces considérations, dont les effets se cumu-
lent avec ceux qui résultent de la technique photogrammétrique, sont trés
importantes et nous leur consacrerons la première partie de cette étude.
Nous ne traiterons pas ici d'une troisième catégorie, celle des relevés
photographiques obtenus par redressement ou orthophotographie, qui ont leurs
propres caractéristiques de précision.
1 - Quelle précision ?
1.1 - Observons d'abord que l'homogénéité de la précision que le relevé photo-
grammétrique (qu'il soit topographique, architectural, ou consacré à toute
autre sorte "d'objet") permet théoriquement d'obtenir concerne la précision
absolue : c'est-à-dire que tout point, toute ligne du monument - sous réserve
qu'ils soient physiquement bien définis - sont mis en place sur le relevé avec
la méme précision, sans aucune hiérarchie dans leur importance architecturale.
C'est là une différence fondamentale avec les méthodes directes de relevé
(dites parfois "relevés à main") et méme avec les méthodes indirectes, ou
"géodésiques", ces derniéres n'étant homogénes que pour les "points" qu'elles
déterminent en plus ou moins grand nombre et entre lesquels le tracé des lignes
du relevé est forcément, peu ou prou, théorique et arbitraire.
Au contraire, la précision relative du relevé photogrammétrique, qui
s'exprime en pourcentage de la distance séparant deux éléments, n'est pas
homogène et décroît lorsque cette distance diminue. C'est ainsi, par exemple,
qu'un même relevé photogrammétrique pourra être excellent pour l'ensemble des
lignes architecturales d'une façade, mais médiocre - voire mauvais - pour
exprimer dans son détail les caractéristiques de la modénature. Pour le relevé
d'éléments simples de petite dimension, les méthodes directes auront donc
souvent l'avantage.
1.2 - Notons ensuite que la précision d'un relevé photogrammétrique n'a de sens
qu'en fonction de l'utilisation que l'on en fait. De ce point de vue, le choix
des plans de référence, et la précision de leur définition, clairement indiquée
à l'usager, ont une grande importance pour la compréhension des tracés et pour
l'exactitude des mesures que l'on pourra prendre: sur ces tracés. Il faut, en
effet, non seulement que les dessins soient lisibles et comprésensibles, mais
que les formes géométriques soient exprimées avec le minimum de déformations
dues à la projection sur le plan de référence.
C'est pourquoi, il ne faut pas craindre de multiplier les plans de réfé-
rence si l'élément architectural relevé comporte plusieurs directions majeures
de construction. Il faut, d'autre part, étudier avec soin sur le monument la
définition matérielle des plans de référence et se méfier, en particulier, des
erreurs qui peuvent résulter d'une référence définie simplement par l'orienta-
tion de la base de prise de vues. Enfin, il convient que tout relevé en éléva-
tion comporte au moins une section horizontale, faite à un niveau indiqué sur
le dessin et portant un ou des tracé(s) rectiligne(s) donnant, par rapport à cette
section la direction du ou des plans) de référence.
1.3 - La précision du relevé, considéré comme document de connaissance du monu-
ment, est liée à son contenu. Il ne suffit pas, en effet, de tracer des lignes
avec exactitude et fidélité, il faut également que l'usager du relevé sache ce
qui se passe entre ces lignes, c'est-à-dire connaisse, par la mesure, les sur-
faces qu'elles enserrent. Il est nécessaire, pour celà, de considérer les trois
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