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C'est ce fonds commun de connaissances indispensables aux interprétations que nous
avons cherché à leur présenter dans un ouvrage unique s'efforçant de répondre à toutes
leurs préoccupations et curiosités.
Etant donné le but pratique que nous poursuivions et le caractère didactique de l'ou-
vrage, nous avons estimé indispensable d'illustrer les exposés par de multiples figures et
par des planches séparées, d'y joindre un grand nombre de photographies tirées par con-
tact (pour conserver les qualités des clichés originaux) et de décrire un grand nombre
d'exercices pratiques que ces documents permettent d'effectuer. Nous soulignons ce carac-
tere particulier de la publication ; celle-ci ne se contente pas de présenter une théorie des
phénomènes, mais elle vise un entraînement systématique et complet du lecteur à l'examen
stéréoscopique, cependant qu'elle met en garde, avec exemples à l'appui, contre les défec-
tuosités des prises de vues et des tirages et contre les déformations des reconstitutions
spatiales attribuables à des causes multiples.
Pour rester dans le cadre des « Centres d'intérêt » retenus par la Commission I ,
nous nous contenterons ici de rappeler les résultats auxquels nous sommes arrivés dans le
domaine constituant le « Centre d'intérêt n° V » en ne débordant que très légèrement sur les
autres. Nous renvoyons au texte de l'ouvrage pour tous les exposés détaillés, les exemples
et les expériences qui nous ont permis de tirer des conclusions.
I. L'EXAMEN STÉRÉOSCOPIQUE EST SEUL ADMISSIBLE DANS L’INTERPRÉTATION
Un premier point essentiel est l'impuissance d'une photographie aérienne isolée à
définir les formes du terrain et les dimensions vraies des objets, malgré la multiplicité des
détails qu'elle enregistre et la précision de l'enregistrement, Elle donne seulement la
direction angulaire de chaque point (en supposant connus le point principal et la distance
principale de la perspective), mais sa position sur le rayon qui lui correspond reste indé-
terminée.
Dans une photographie documentaire courante, représentant des personnages, des
monuments, des objets familiers vus à courte distance, on arrive à situer mentalement
et par des réflexes rapides la position relative des divers détails sans commettre d'erreur
grossière. On se guide instinctivement sur le diamètre angulaire apparent des objets dont
l'identification est certaine, et dont les dimensions nous sont connues, pour apprécier leur
éloignement ; on se guide aussi sur l'occultation d'un objet par un autre, sur l'aspect des
ombres propres et des ombres portées, sur les effets de perspective présentés par les
objets et les constructions comportant des lignes parallèles, des faces planes, des lignes
ou des faces à angle droit, etc... Les dégradés dans les teintes témoignent de la courbure
des surfaces ; la diminution des contrastes avec la distance joue pour les détails plus éloi-
gnés. Néanmoins, on sait que l'interprétation d'une perspective isolée donne lieu à des
illusions et à des erreurs lorsque les hypothèses de départ sont fausses.
En photographie aérienne, les éléments d'appréciation ci-dessus font à peu près
totalement défaut. Dans les régions peu habitées et où les traces de l'occupation humaine
sont peu visibles (plus de la moitié des continents est dans ce cas), on commet même
des erreurs grossières dans la simple évaluation de l'échelle d'une photographie. On pour-
rait croire que dans les zones très plates une photographie aérienne unique suffira à l'étu-
de du terrain, mais dans de telles zones la connaissance des « microreliefs » est précisé-
menttrès intéressante(hauteur des superstruclures et de la végétation, faibles dénivella-
tions conditionnant l'écoulement des eaux, etc...).
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