CARTES A PETITES ECHELLES, BAUSSART 187
doute que cette solution favorisera l'emploi des chambres super-grand-angulaires pour
la prise de vues à petite échelle de vastes territoires présentant des dénivelées assez
faibles, alors qu'à l'heure actuelle la plupart des pays (France, Italie, Congo, Etats-
Unis, Australie) utilisent des chambres grand-angulaires avec un format de cliché
18 X 18 ou 23 X 23.
Il ne sera pas question, dans cet exposé, de l’emploi des chambres obliques, dont
l’étude et l’efficacité font l’objet d’un exposé spécial (centre d’intérêt No 1). Il faut
toutefois insister, lorsqu'il s'agit de vastes zones, sur l’importance prise par trois
facteurs: l’organisation rationelle de la prise de vues, la méthode de préparation et le
procédé de restitution. C’est ainsi qu’une éventuelie amélioration de la précision ou du
rendement ne saurait être envisagée si elle exige l’emploi de méthodes ou d’appareils
trop particuliers, qui ne se prêteraient que difficilement aux progrès ultérieurs. Aussi,
l’Italie et la Norvège, mises à part, la plupart des pays ont-ils adopté, pour leurs travaux
à petite échelle, le principe de la couverture verticale.
Mention doit être faite enfin de l’intérêt de l’étude des émulsions à utiliser. Le vol
à haute altitude permettant un temps de pose plus long, Dr. BRANDENBERGER estime
qu’il est possible et souhaitable d’augmenter le pouvoir résolvant de la surface sensible.
D’autre part, l’importance de la diffusion atraosphérique a incité certains pays comme
le Congo, pays où règne fréquemment une brume sèche, à utiliser exclusivement unc
émulsion infra-rouge pour la prise de vues aériennes. L'Institut Géographique Français
préfére, à la fois pour les besoins de l'interprétation et de la restitution, exécuter une
couverture double simultanée avec deux émulsions, l’une panchromatique, l’autre infra-
rouge, en utilisant des chambres identiques, un filtre spécialement étudié corrigeant la
différence de tirage. Le problème de l’interprétation devient en effet fondamental dès
que se trouve réduite l’échelle des clichés.
Dans un pays peu développé oü n'existe pas de levé régulier, l'établissement du ca-
nevas nécessaire à la restitution de chaque couple doit satisfaire à trois conditions essen-
tielles:
— pas de canevas géodésique d'appui.
— densité faible du canevas de points à déterminer sur le terrain.
— emplacement de ces points non fixés par des conditions trop restrictives, en
particulier en fonction de la couverture aérienne.
La solution généralement adoptée est celle de l'aérotriangulation (ou aérochemine-
ment), à partir de points déterminés par astronomie et nivellement géometrique ou
barométrique. Elle ne sera rappelée ici que pour mémoire, car elle est du domaine de la
Commission III; mais il est permis de considérer qu’elle a le double inconvénient d’exiger
des moyens importants (immobilisation d’appareils de restitution de premier ordre et de
personnel restituteur et calculateur; recours à des calculatrices électroniques) ainsi que
des délais supplémentaires. Le problème est donc de présenter, dans l’état actuel des
choses, les différentes méthodes qui permettent la restitution directe, couple par couple,
sans aérocheminement.
L'absence d’une triangulation entraîne en général l’établissement séparé des canevas
planimétrique et altimétrique. Pour les coordonnées horizontales, la solution générale-
ment adoptée est la triangulation à fentes radiales qui fournit graphiquement les posi-
tions d’au moins quatre points par couple; les procédés plus précis, tenant compte des
inclinaisons des axes des chambres et des indications d’appareils tels que le statoscope,
sont du ressort de l’aérocheminement. Quant aux points d’appui de cette triangulation,
choisis notamment sur le pourtour de chaque bloc de travail, ce sont le plus souvent des
points astronomiques situés à une distance assez grande l’un de l’autre, de l’ordre de 50
à 80 kms, pour limiter l’effet des déviations de la verticale, et assez rapprochés pour
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