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Une fois décelées, les déformations doivent être mesurées et localisées, La mé- 
thode consiste en une restitution précise du parement aval par les moyens de la photogram- 
métrie terrestre. L'état du parement est matérialisé par le tracé des courbes de niveau, 
au sens cartographique du terme, et c'est par la comparaison de levés successifs que l'on 
peut définir les déformations intervenues. 
Cette méthode, si elle exige une adaptation du matériel de prise de vues (l'I.G.N. 
utilise les mêmes chambres que pour la couverture aérienne), permet d'obtenir une pré- 
cision excellente, due à la qualité des images plastiques formées. Un calcul simple et 
rapide montre que, lors de la formation d'une image plastique, deux éléments, parmi les 
cinq angles qui définissent la position réelle des deux chambres (convergences, déverse- 
ments et site relatif) sont mal déterminés : la convergence et le déversement relatifs. 
Mais on peut trouver la valeur exacte de ces éléments si l'on bénéficie du fait que certains 
points de l'objet examiné présentent des éloignements très différents, ce qui, nous l'avons 
vu, est le cas des barrages en enrochement . Il suffit alors de vérifier, pour tous les 
points connus, la constance des deux coordonnées Yo et Z6 du point de vue choisi comme 
origine. 
N 
X Y E - ordonnée lue à l'appareil 
0 (E = échelle de l'image plastique) 
z Z E - éloignement lu à l'appareil 
Pour réaliser simultanément la constance de ces deux valeurs, il ne suffit plus, 
comme dans une restitution classique, d'effectuer des basculements : il faut en outre, cor- 
riger les imprécisions sur les convergences et les déversements relatifs, selon un 
enchafnement d'opérations rigoureux. L'expérience montre que l'indétermination est alors 
^ 
réduite à la précision du pointé, ce qui autorise à considérer l'image comme quasi parfaite: 
la valeur des mesures n'en est qu'améliorée, 
Une fois mis au point, ce procédé a permis d'effectuer des mises en place complètes 
en quelques heures, avec une erreur moyenne sur les deux constantes Yo et Zo de quelques 
centièmes de millimètre, soit une précision sur les coordonnées, de quelques millimètres, 
l'échelle adoptée étant le 1/100 ème , Il est essentiel de remarquer que les 3 coordonnées 
de tous les points du barrage bénéficient alors de la même précision absolue, donc d'une 
précision relative encore supérieure : c'est en cette homogénéité que réside tout l'intérêt 
de la méthode photogrammétrique. 
Ce procédé permet en outre de réduire les travaux de terrain ; c'est en effet une 
illusion de penser que les positions spatiales respectives des clichés peuvent être facile= 
ment rétablies à partir des angles de site et d'azimut de chaque voyant du barrage par rap- 
port au point de vue, L'imprécision sur les altitudes respectives des stations, la définition 
insuffisante du point nodal de l'objectif, l'influence de la distance sur la précision des me- 
sures angulaires font que la connaissance de certains angles de site et d'azimut sur quel- 
ques voyants ne permet qu'une mise en place approchée : aussi, esteil inutile de multiplier 
le nombre de voyants, c'est-à-dire d'observations. 
En exigeant la formation rigoureuse d'une image plastique, la photogrammétrie prend 
toute sa valeur et donne toute sa précision, tout en excluant cette surabondance de données 
qui l'a souvent fait considérer comme une technique onéreuse, 
Les-deux méthodes de détection et de restitution ont été appliquées en 1959 au Bar- 
rage de la SASSIERE (Alpes-Françaises), avant et après mise en eau, Elles ont donné 
toute satisfaction, tant parce qu'elles répondaient aux besoins et aux exigences que parce 
qu'elles fournissaient une solution originale simple et complète au problème posé, Les 
travaux ont été exécutés sur le stéréotopographe Poivilliers S. O. M. type B. 
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