Baudouhat, Max Jacob
2. CONCEPTION D'UN SIG POUR RENFORCER LA LUTTE CONTRE LA THA
2.1. Origine de l'approche SIG
L'un des objectifs des organismes de recherche est de proposer aux autorités sanitaires du pays des stratégies de lutte
adaptées, contre la maladie. Pour cela l'Institut Pierre Richet a mené de nombreuses campagnes de terrain destinées à
mettre en évidence l'existence de malades mais aussi à en diminuer le nombre.
Les chercheurs de l'Institut Pierre Richet (IPR) ont mis en évidence des corrélations entre des variables géographiques
et démographiques et des variables sanitaires, quantifiant ainsi le risque de certaines zones. A partir d'exemples de
foyers connus, la mise en œuvre de l'analyse des données permet de prévoir le risque sanitaire dans une Zone, en
fonction de ses caractéristiques environnementales.
Ainsi, en utilisant des données environnementales, l'on pourrait identifier à l'aide d'un système informatique, des zones
exposées à la maladie et planifier des campagnes de lutte, afin de contrôler la maladie. Ledit système devra gérer des
données sur les caractéristiques de l'environnement. Ces données sont dans certains cas géolocalisées (habitat,
végétation, etc.) et dans d'autres cas simplement descriptives (population, etc.). Les SIG sont par définition, des outils
conçus pour gérer ces différents types de données.
2.2. Définition des objectifs principaux du SIG
Les objectifs principaux sont de :
sensibiliser les autorités sanitaires à l'existence même de la maladie en Côte d'Ivoire, grâce aux données d'enquêtes
épidémiologiques acquises par l'IPR et ses partenaires sur plusieurs foyers connus ;
mettre en évidence, grâce à l'analyse de ces données, l'existence d'une corrélation entre la typologie géographique des
zones concernées et la prévalence de la maladie ;
quantifier le risque de l'existence ou du développement de la maladie dans certaines zones jamais prospectées et ce,
compte tenu de leurs typologies géographiques ;
développer, en conséquence, un outil opérationnel à l'échelle nationale, apte à préidentifier les zones à risque (classées
selon une échelle de risque), et à faciliter l'organisation des moyens à mettre en œuvre pour endiguer la maladie.
Il convient donc, pour ce faire, d'utiliser un outil puissant capable de prendre en main l'exploitation et l'analyse des
données tant géographiques qu'épidémiologiques. On fera par conséquent appel à un Système d'Information
Géographique.
Pour répondre aux exigences énumérées dans les objectifs principaux et pour faciliter la mise en œuvre d'un
produit final, il faut décomposer le projet en modules :
le module descriptif : il permet de sensibiliser les autorités compétentes à l'existence de la Trypanosomiase Humaine
Africaine. Il consiste essentiellement à représenter les différents foyers connus avec le nombre de malades recensés lors
des différentes prospections ;
le module explicatif : il met en évidence, de facon simple, le lien entre les caractéristiques du milieu et l'existence de la
maladie ;
le module prédictif : son objectif est d'identifier, sur des espaces non encore prospectés, les zones oü tous les facteurs
favorisant le développement de la maladie sont réunis ;
le module d'aide à la décision : compte tenu des connaissances acquises en matière de prospection médicale en ce qui
concerne la logistique et l'organisation, ce module évalue les besoins et les coûts des interventions dans les zones où les
opérateurs sanitaires envisagent d'intervenir.
Les objectifs du SIG ayant été définis, il nous faut maintenant décider de l'organisation à mettre en place pour
sa réalisation et définir nos besoins en données et en logiciels.
158 International Archives of Photogrammetry and Remote Sensing. Vol. XXXIII, Part B7. Amsterdam 2000.