Full text: XIXth congress (Part B7,3)

  
  
N'doumé, Claude Thierry 
RESUME 
Ce travail, réalisé dans la région de Daloa (centre-ouest de la Cóte d'Ivoire), a pour but d'étudier l'intérét 
de la télédétection spatiale (imagerie SPOT multispectrale) dans l'établissement d'une cartographie statistique 
d’inventaire des vergers café et cacao. La méthodologie mise en œuvre repose sur la classification de l’image 
selon la méthode supervisée au maximum de vraisemblance. La première étape a consisté en une enquête 
agronomique approfondie (36 variables, dont 19 agronomiques) de 358 parcelles de café et de cacao réparties 
sur une zone d’environ 30.000 ha ayant déjà fait l’objet d’une délimitation foncière dans le cadre du Plan Foncier 
Rural. L’analyse biométrique des données a montré que, pour les deux cultures, le rendement parcellaire estimé 
par les enquêteurs constituait un indicateur résumant les principales variables descriptives des vergers (ombrage, 
état, entretien, etc). Ce paramètre a donc été utilisé pour constituer un corpus d’apprentissage Café et Cacao et il 
a été constaté que l’approche rendement-délimitation spatiale des parcelles donnait effectivement les meilleurs 
résultats de classification, contrôlés sur l’ensemble des parcelles enquêtées. Les résultats d’analyse d’image sur 
la zone d’essai, cartographiés avec une unité de 1 ha., sont présentés. La précision cartographique globale (ou 
pourcentage de pixels correctement classifiés) est de 72 %, de 69 % pour le café et de 66 % pour le cacao. Dans 
une seconde phase, la méthodologie a été appliquée à toute la scène SPOT (360.000 ha) et une enquête de 
validation a été menée. La précision cartographique globale est de 80 %, et les taux de reconnaissance pour le 
café et le cacao sont respectivement de 86 et 94 %. Les superficies estimées pourraient être plus fiables que les 
estimations à partir des enquêtes déclaratives (foncières ou culturales.) réalisées jusqu' alors. Ces résultats ont été 
acquis à l’aide d’un parcellaire d’entraînement limité en nombre (une dizaine de parcelles par thème) et en 
superficie, et donc à des coûts et délais réduits pour une phase opérationnelle. 
1. INTRODUCTION 
Le cacao et le café constituent les principaux produits d’exportation de la Côte d’Ivoire mais les superficies 
plantées sont mal connues. Les évaluations varient entre deux et quatre millions d'hectares. Le verger cacao, par 
exemple, est estimé par YAPO (1998) à 2.871.000 ha dont plus de 2.500.000 récoltés. D'autres estimations sont 
voisines de 2 million d'ha. La mise en œuvre du programme gouvernemental de relance de la caféiculture et de 
stabilisation de la cacaoculture se heurte encore aujourd’hui à l’absence de bilan et de diagnostic fiable de la 
situation des vergers (superficies plantées, état des cultures, aptitude à la réhabilitation). L'étude relatée a pour 
objectifs généraux d’identifier et de préciser à l’échelle régionale l’étendue des zones performantes, dégradées 
ou fragiles. Elle implique deux étapes de réalisation, la première étant une cartographie statistique d’inventaire, à 
partir d’images SPOT et d’enquêtes de terrain, qui sera exposée ici, et la seconde une cartographie analytique 
décrivant les caractéristiques agronomiques à l'aide d’un SIG. Les travaux ont été réalisés dans le cadre d’un 
partenariat BNETD-CCT (Côte d’Ivoire) et CIRAD-CP (France). Ils ont également bénéficié de l’appui du Plan 
Foncier Rural (PFR, Côte d’Ivoire), et plus particulièrement de son antenne de Daloa. 
L'étude a été menée dans le département de Daloa, au centre-ouest de la Cóte d'Ivoire, sur une zone de 29.842 
ha comprise dans le périmétre de la zone-pilote du PFR de Daloa. La carte du parcellaire foncier a été élaborée à 
partir de photoplans à l'échelle du 1/10.000 et par cheminement-terrain avec une précision de localisation 
planimétrique estimée inférieure à 5 m. Elle a été réalisée en 1994-1995 et les parcelles identifiées comportent 
des indications sur l'occupation du sol, en 15 thémes, dont "Café" et "Cacao". 
La région de Daloa est une zone de caféiculture ancienne, où les vergers ont été implantés par semis de matériel 
végétal non amélioré, en général sous ombrage. La culture du cacaoyer y est plus récente et fait davantage appel 
aux variétés mises au point par la recherche agronomique. Les sols de la zone étudiée sont des sols ferralitiques 
remaniés modaux, sur granites, ocres, bruns ou jaunes. Dans les bas-fonds, et en particulier dans la vallée de la 
Lobo, à l’extrême nord-ouest, ils sont hydromorphes. La zone d’étude est comprise entre les isohyètes 1400 et 
1500 mm. (NGUYEN et al, 1997). 
2. METHODOLOGIE 
2.1 Enquéte agronomique et analyse biométrique 
Dans un premier temps, un parcellaire d'enquéte a été réalisé par agrégation de parcelles contigües du PFR afin 
de constituer des blocs culturaux théoriquement homogénes de 5 ha au moins. Cependant, l'hétérogénéité 
rencontrée sur le terrain (en particulier quant aux áges et à l'état végétatif des arbres) a souvent imposé d'avoir 
recours aux parcelles plus réduites du PFR. 
  
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International Archives of Photogrammetry and Remote Sensing. Vol. XXXIII, Part B7. Amsterdam 2000.
	        
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