L'ENSEIGNEMENT DU POINTÉ STÉRÉOSCOPIQUE:
UNE SOLUTION NOUVELLE À UN PROBLEME PERMANENT
Jean-Paul Agnard, professionnel de recherches
Paul-André Gagnon, professeur titulaire
Université Laval
Laboratoire de photogrammétrie, Ste-Foy, Québec, G1K 7P4
Canada
Commission VI
1. INTRODUCTION
L'enseignement du pointé stéréoscopique a toujours été un problème
important dans l'enseignement général de la photogrammétrie. De la
maîtrise du pointé stéréoscopique découlent: une bonne mesure dans un
modèle, un bon transfert de point, une bonne prise de mesures pour
l'aérotriangulation. Cette opération est donc à la source de tout bon
travail en photogrammétrie. Or, jusqu'à présent, ce pointé ne pouvait
être que subjectif, et, dans une grande mesure, indépendant de
l'excellence de l'instructeur et de la qualité de ses interventions.
De plus, bien qu'il soit plus facile pour un débutant de manipuler la
montée et la descente de la marque flottante avec un stéréorestituteur, il
s'avère que, pour une question de nombre d'appareils disponibles,
l'apprentissage du pointé stéréoscopique se fait généralement avec un
instrument qu'un photogrammètre de profession, normalement, n'aime guère
manipuler: la barre à parallaxe. Alors qu'avec le premier type
d'appareils, il suffit, après avoir mis ses yeux en face du binoculaire,
de faire tourner une simple molette ou un simple disque, la manipulation
du second se révèle fastidieuse, malcommode et pleine d'embüches. On doit
tout d'abord aligner les centres des deux photos et leurs homologues, puis
aligner le stéréoscope sur le couple assujetti à la table afin d'éliminer
toute parallaxe-y artificiellement créée par le manque d'alignement (étape
plus difficile qu'il n'y paraît pour un néophyte). I1 faut enfin aligner
la barre elle-même avec l'ensemble ainsi formé, et surtout maintenir cet
alignement lors de la manipulation de la molette de la barre, ce qui est
tout un exploit, même pour un opérateur d'expérience. On voit donc
aisément que le pauvre étudiant se dépense en énergie inutile alors que
toute son attention ne devrait uniquement porter que sur le problème de
base qui est d'apprendre à faire un bon pointé. Or, une fois que toute la
série d'opérations est enfin réalisée de peine et de misère, le problème
primordial reste entier: quand sait-on que la marque flottante est au
sol?
C'est à ce problème fondamental que nous avons essayé de trouver une
solution fiable et élégante.
2. CONCEPT DE SUBSTITUTION
Des le début des années 1970, avec l'arrivée sur le marché des premiers
jeux vidéo branchés sur des postes de TV, nous avions vu le potentiel d'un
tel systeme pour l'apprentissage du pointé stéréoscopique.
Malheureusement, l'emplacement et les déplacements des marques mobiles
étaient incompatibles avec le but recherché. De plus, étant dans
l'impossibilité de faire ou de faire faire les modifications, nous avons
dà attendre l'arrivée et le développement des microordinateurs et de leurs