(Bruneau et Kilian, 1984) qui fait
référence à la notion d'états de surface.
Nousentend par état de surface la
résultante de l'ensemble des
caractéristiques propres à décrire cette
surface, la synthèse de leurs
interactions. Le paysage est alors défini
comme une combinaison d'états de surface
qui constitue une portion homogène de
l'image.
Nous utiliserons directement cette
dernière définition en considérant le
paysage comme caractérisé par une
répartition particulière des couleurs.
Ces couleurs traduisent des réponses
radiométriques sur des images brutes
issues de capteurs passifs comme ceux des
satellites Spot ou Landsat, ou des
classes sur une image interprétée comme
nous allons voir plus loin.
3. LA TEXTURE
3.1 La notion de texture
La texture reflète l'agencement spatial
des couleurs et les relations qu'elles
ont entre elles (Kaiser, 1955). C'est une
propriété intrinsèque de la plupart des
surfaces mais difficile à prendre en
compte. Ainsi, en 1982 dans une étude
liée à la vision à base de modèles,
Binford note que la texture n'est encore
utilisée par aucun système (Binford,
1982). C'est pourtant une propriété
discriminante importante des objets. Elle
a été étudiée avec des fonctions
d'autocorrélation (Kaiser, 1955),
(Thompson, 1977), (Sarrat, 1977), (Pratt,
1978), avec le spectre de puissance
(Bajcsy, 1973), avec les modèles de
Markov (Bixby et al., 1967), (Chellapa et
al., 1985), avec les fréquences relatives
des niveaux de gris sur l'image brute
(Dar et al., 1968), avec des statistiques
du 2ème ordre (Haralick et al., 1973) et
(Haralick et al., 1978), (Chen et al.,
1979), avec les méthodes "Run Length"
(Weska et al., 1976), (Borne, 1989), avec
les différences statistiques (Weska et
al., 1976), et encore bien d'autres
techniques qui, souvent, peuvent se
classer dans une des grandes familles
précédentes.
Haralick, (Haralick et al., 1973) et
(Haralick et al., 1978) a été un des
premiers à formaliser de maniére
rigoureuse et numérique les propriétés
texturales d'une image gráce au calcul
des matrices de cooccurence. Pourtant,
les indicateurs déduits de ces matrices
restent difficiles à utiliser et sont
difficilement applicables sur des cas
réels.
3.2 Texture sur une image classée
L'image classée est pour nous le document
de départ. Elle est en effet porteuse
d'une partie de la connaissance de
terrain du spécialiste. Cette
"sémantique" représente pour nous une
550
valeur ajoutée considérable à l'image
brute bien qu'etant une réduction de
=
l'information de départ à traiter.
Cette réduction de l'information se
traduit d'autre part par un gain en temps
de calcul appréciable, et par un meilleur
contróle de la segmentation.
Cependant des précautions sont à prendre
en utilisant des images classees: les
valeurs sont des valeurs de classes.
Elles sont donc non additives, certains
paramétres statistiques tels que moyenne,
écart-type... n'ont aucune signification.
3.3 Notre utilisation de la texture
Nous nous sommes intéressés à la texture
d'une image classée d'un point de vue
statistique: c'est le pourcentage des
différentes classes dans le paysage qui
caractérise celui-ci et non les positions
respectives de ces classes. En fait ces
positions ont aussi un rôle mais le
caractère naturel (donc plutôt aléatoire)
de la distribution des phénomènes rend
souvent la composition beaucoup plus
discriminante que la position. Aussi nous
avons privilégié l'aspect stochastique
avec l'étude de la distribution des
couleurs à l'aspect structural cherchant
à mettre en évidence les relations
spatiales entre ces couleurs.
4. LA METHODE PAPRI
4.1 Présentation de la méthode
PAPRI (PAysages définis a PRIori) est une
méthode originale de segmentation
d'image. Elle permet une cartographie
fine des "paysages" - au sens défini plus
haut - à une échelle donnée, en fonction
des phénoménes auxquels nous nous
intéressons. PAPRI a été congue afin de
laisser une grande liberté de manoeuvre
au thématicien, en l'occurence un
agronome.
4.2 Champ d'application, données
Cette méthode d'analyse a été utilisée
sur des images classées; elle pourrait
également porter sur une image brute:
seuls les temps de calcul s'en
trouveraient affectés, la méthode elle-
méme reste valable. Il faut noter
toutefois que PAPRI a été conçue pour
utiliser des données non additives, ce
qui a orienté en particulier le choix
d'une distance adaptée. PAPRI consiste à
caractériser chaque paysage par une
composition et une échelle idéale.
4.3 Démarche
La premiére étape est donc aujourd'hui
une classification de l'image faite par
le spécialiste de terrain. Cette
classification est fondamentale car elle
conditionne la qualité de la suite de
l'analyse.
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