Si ces expériences mettent en évidence l'intérét
potentiel des méthodes automatiques, l'implan-
tation dans une application de saisie industrielle
pose toutefois deux questions. La premiere
concerne l'incidence de l'introduction d'une assis-
tance semi-automatique sur le choix du matériel de
saisie. La plupart des vidéorestituteurs fournissent
par exemple aujourd'hui une assistance à la saisie
du Z, par asservissement du ballonnet à un MNT
calculé par corrélation des images du couple traité.
Cette fonctionnalité n'a pas, à notre connaissance,
prouvé son efficacité (en terme de gain de produc-
tivité). Par contre, elle pourrait permettre la
saisie de certaines classes d'objets sur des
stations de travail monoscopiques, et réduire ainsi
les besoins des utilisateurs en équipement.
L'évaluation de l'intérét industriel d'une telle
fonctionnalité met ainsi en jeu des paramétres hors
d'atteinte de l'évaluation de laboratoire : l'adé-
quation de l'outil à un besoin de production dépen-
dra d'un intérét économique dont l'estimation
devra prendre en compte des données spécifiques à
l'entreprise utilisatrice (choix des durées d'amor-
tissement du matériel, entre autres).
La seconde question porte sur l'incidence de la
définition du produit congu par l'utilisateur sur
l'efficacité réelle des méthodes d'assistance à la
saisie. Les recherches sur l'extraction semi-auto-
matique d'objet se concentrent sur la saisie de la
géométrie 3D de certaines classes d'objets. Dans
un environnement opérationnel, cette saisie est
souvent accompagnée de l'enregistrement de
nombreuses informations annexes (attributs
d'objets, relations, etc...) pour la constitution de
données géographiques structurées destinées à
l’utilisation au sein de Systèmes d'Information
Géographique (SIG).
L’interaction de l’opérateur dans l’environnement
opérationnel ne pourra donc pas toujours être
organisée aussi efficacement (vis à vis de la saisie
de la géométrie) qu’en laboratoire — et l’intérêt
d’une méthode semi-automatique devra générale-
ment être réévalué sur un prototype présentant
l’ensemble des fonctionnalités souhaitées. Ajoutons
à cela que les táches de saisie d'informations
annexes (non géométriques) représentent une part
non négligeable de la saisie, et que dans tous les
cas, les mesures de gain de productivité s'en
ressentiront.
L'étape d'intégration dans les chaines de
production existantes peut également faire
obstacle aux solutions proposées. Les possibilités
ouvertes par une méthode de saisie semi-automa-
tique quant au choix de l’organisation des tâches et
du matériel de saisie n’auront pas la même inci-
dence suivant le profil de l'utilisateur. Un produc-
teur de données doté d'une petite structure aura
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International Archives of Photogrammetry and Remote Sensing. Vol. XXXI, Part B3. Vienna 1996
X
plus de facilités à réorganiser sa chaine de
production en fonction de nouveaux outils.
Inversement, il aura généralement une capacité
d'investissement moindre lorsqu'il s'agira de
modifier les composants matériels de sa chaine de
production.
Cette phase d'intégration de nouvelles techniques
dans une chaine de production existante souléve
par ailleurs pour le producteur de données
plusieurs problémes annexes, concernant l'organi-
sation du flux de traitement (l'outil semi-automa-
tique proposé interviendra-t-il préférablement sur
une station de travail dédiée, en amont d'une resti-
tution classique complémentaire, ou sera-t-il inté-
gré sur chaque appareil de restitution ?), les coüts
de formation associés (quelle est l'incidence réelle
à moyen terme sur la formation des opéra-
teurs ?), etc...
De façon synthétique, le problème de l’évalua-
tion des méthodes interactives est une clef essen-
tielle pour la progression des recherches, comme
pour l’industrialisation des méthodes. Nous avons
souligné ici, partant de notre expérience, les
questions posées à l'utilisateur de techniques
photogrammétriques lors de l'évaluation de
nouvelles techniques de saisie interactive. Cette
réflexion peut conduire à une meilleure compré-
hension du róle des différents acteurs de l'évolu-
tion technologique que sont les laboratoires de
recherche, qui mettent au point de nouveaux outils,
les industriels fabriquant les vidéorestituteurs, et
les utilisateurs (ou producteurs de données).
Au niveau des laboratoires de recherche, une
formalisation des méthodes d'évaluation est
souhaitable. Les questions soulevées ici montrent le
risque industriel que représente l'investissement
dans le développement d'outils semi-automa-
tiques : s’il doit être pris en charge par le fabri-
quant de vidéorestituteurs, il ne le sera que
moyennant des garanties minimales sur ses poten-
tialités à satisfaire un besoin pour une communauté
suffisamment large d'utilisateurs. On ne peut que
souhaiter l’établissement, par la communauté
scientifique, de protocoles de tests à l’image de
celui proposé par Hsieh à l’Université de Carnegie
Mellone (Hsieh, 1995), incluant en outre des bases
d'images et de données vecteurs de référence
couvrant des applications génériques. Cet effort,
déjà entrepris au sein de la SIPT par la distribution
de lots de données, doit progresser.
Pour ce qui concerne les producteurs de données, il
est clair qu'in fine, ils seront confrontés à l'éva-
luation des outils pour leur besoins propres, et en
fonction de leur contexte de production précis. Ces
évaluations doivent étre conduites en lien avec les
industriels, comme avec la recherche.
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