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emportant au loin montagnes, riviéres, villes et villages et avec eux
le but qu'il voudrait atteindre.
Le vent qui, pour un observateur debout sur le sol. se manifeste
par des efforts qui ont fait employer les expressions de violence, de
force du vent, n’existe pas pour l’aéronaute en tant que force et vio-
lence. Il consiste simplement pour lui en un déplacement qui, à un
moment donné et dans la limite de la région parcourue par le ballon,
peut être considéré comme rectiligne et uniforme. Qu’un ballon soit
retenu à la terre par des cordes, il subit, comme tout ce qui tient au
sol, l’effort exercé par l’air en mouvement sur les surfaces qu'il ren-
contre, et c’est même cet effort qui limite l’usage des ballons captifs
sphériques. Mais qu’on délivre l’appareil de ses liens et qu’on
l'abandonne librement dans l'atimosphére, à l'instant méme tout
s’apaise pour ceux qui occupent la nacelle, le calme le plus complet
succède aux plus violentes secousses, l’aérostat emporté par l’ouragan
semble voguer au sein d’une atmosphère subitement figée, et sauf
lorsqu'il passe d'une couche d'air animée d'une grande vitesse de
translation dans une autre circulant moins rapidement, on ne ressont
aucune impression de vent. La fumée d'une cigarette s'éléverait ver-
ticalement vers le ciel alors qu’au-dessous de soi on verrait les arbres
se coucher sous l’effort de la tempête et sur la mer démontée les
navires à vapeur lutter péniblement contre les rafales. Le vent
n’existe pas pour l’aéronaute car il appartient à l’air et non au sol
et tout se passe pour le navire aérien, qu’il soit dirigeable ou non,
comme si l'air était immobile. S'il est dirigeable, il pourra se déplacer
dans cet air toujours calme dans tous les sens comme si le vent
n'existait pas. Le vent ne change rien, ni à la nature des efforts qu'il
à à subir pendant la marche ni à la vitesse de déplacement par rap-
port à l'océan aérien dans lequel il baigne; tout se passe comme si,
l'air étant absolument immobile, la terre fuyait sous l'aérostat avec
une vitesse égale à celle du vent, mais dans la direction inverse.
Celte notion bien établie, examinons l'effet résultant de ce dépla-
cement du sol et rappelons, pour mieux nous faire comprendre,
l'exemple que le colonel Ch. Renard a donné de ce qui peut se pro-
duire en ces circonstances.
Positions prises par les éléments d’une flotte aérienne par rapport
au sol. — Supposons que plane au-dessus de Paris une flotte aérienne
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