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de houille pour le chauffage ou l'éclairage. 1l n'est plus besoin de
générateurs spéciaux exigeant de très grandes quantités d’eau et des
produits chimiques coûteux; il suffit de pratiquer une saignée sur
une conduite souterraine et de réunir cette dernière à l'appendice
du ballon par un tuyau imperméable.
‘ L’édification d’une usine à gaz spéciale pour l'aérostation ne se
concevrait que si elle fournissait du gaz très léger et à meilleur
marché que le gaz de houille, et encore cette condition n’est pas
indispensable car on peut parfaitement utiliser l’outillage actuel
des usines existantes pour réaliser ce programme. On sait d’ailleurs
qu’il suffit de pousser un peu plus loin qu’il n’est d’usage la période
de distillation de la houille pour en extraire de l'hydrogéne moins
chargé en carbone et, par suite, beaucoup plus léger. Le produit
provenant des queues de distillation et bien épuré, fournit un gaz
dont la puissance ascensionnelle dépasse 700 et même s’élève à
près de 800 grammes par mètre cube ainsi que nous l’avons expé-
rimenté en 1898.
Le gaz à l'eau fut fabriqué pour la premiére fois par Selligue à
l’usine à gaz des Batignolles en 1850, en décomposant la vapeur
d’eau produite par une chaudière spéciale au contact non pas du
fer, mais du charbon de bois porté à l’incandescence dans une cornue
en terre réfractaire. Le produit était un gaz pauvre au point de vue
calorifique et lumineux et il fallait le carburer par barbotage dans
lhuile avant distribution aux abonnés, mais il contenait une forte
proportion | d'hydrogéne, malheureusement souillé d'oxyde de
carbone, gaz éminemment toxique, et ce défaut empécha la vulga-
risation de ce procédé, ainsi que des différentes modifications qui
lui furent apportées dans la suite par le chimiste Gillard, Imbert
et Henry, Longsden, et autres.
Divers autres procédés de fabrication de l’hydrogène, essayés dans
la suite n’eurent pas un meilleur succès, ‘en raison, la plupart du
temps, du prix trop élevé de revient du métre cube. Citons entre
autres le salin, employé pour les ballons militaires au Tonkin (1890),
la gazéine de Renard, le zinc additionné de chaux, !e sodium, le
calcium, l’antimoine et le zinc cuivré soumis à l’action de l’eau
bouillante, enfin l’aluminium et la soude.
Ces diverses formules n’ont pu se maintenir dans la pratique
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