Les images accentuées sont aussi affectées par ces sources
d'erreurs, mais l'interprète peut minimiser leur effet grâce à son expérience
et ses connaissances, appuyées sur les références-terrain, qui valent bien des
données supplémentaires introduites dans un ordinateur. Une bonne accentuation
des données spectrales offre une image plus nuancée d'un territoire, que le
spécialiste des ressources interprète en mettant à profit ses connaissances du
milieu comme pour l'interprétation de photographies aériennes. Il a plus de
contrôle sur les résultats, particulièrement s'il s'agit d'une vaste région où
on doit relier plusieurs images de dates et qualité variées.
Le manque de contrôle de l'opérateur sur les couleurs du produit
final constitue une des objections majeures à l'utilisation d'images
numériquement rehaussées suivant leurs conposantes principales. On prétend
qu'il s'agit plus d'un art que d'une science. Aprés quelques années de
manipulation de la technique que nous préconisons, il apparaît réalisable de
garder une certaine constance dans la corrélation "couleur vs objet au sol”.
Mises à part la date et la qualité de l'image, tout est fonction du choix des
zones-échantillons servant de base à la transformation des données originales,
et de leur répartition le long des trois axes de référence. Il serait tout de
méme imprudent d'interpréter une image en se basant aveuglément sur la clé de
couleurs d'une autre où la végétation peut présenter un aspect fort différent.
Chacune des images est traitée et interprétée individuellement; si nécessaire
elles sont reliées par la suite. De toutes façons le succès de toute
intervention humaine impliquant une interprétation des données traitées ou à
traiter relève de l'art avec lequel le thématicien met à profit son expérience
et ses connaissances. Hoffer et Swain (1980) rendent bien cette idée quand ils
parlent de l'importance du choix des zones utilisées pour le développement des
statistiques qui dirigent ensuite les opérations automatisées d'un ordinateur.
La méthode décrite plus haut (interprétation d'images accentuées) se
prête particulièrement bien à une cartographie à l'échelle de 1: 125 000 avec
un maximum de deux types de végétation par unité de 150 hectares et plus,
chacun occupant au moins 25% de la superficie. Le 25% est un facteur de
sécurité nécessaire à ce type d'interprétation de données spectrales à faible
résolution (1.1 acre) cartographiées à cette échelle. Une carte plus
synthétique (échelle 1: 250 000 - 1: 500 000) telle que nous avons produite
pour la Baie d'Hudson, peut étre rapidement confectionnée et offre une vue
globale unique pour des aménagistes. Je crois que la méthodologie proposée
permettrait une interprétation assez détaillée pour justifier une carte à une
échelle de l'ordre de 1: 70 000 ou les unités seraient définies par un maximum
de trois types de couvert qui occuperaient plus de 10% de la superficie. Si
les utilisateurs désirent compiler la surface relative occupée par chacun des
types, il est facile pour l'interprète d'évaluer approximativement leur
pourcentage de recouvrement à l'intérieur des unités.
Il est difficile d'apprécier la précision d'une cartographie de
végétation, surtout quand elle provient d'une interprétation d'unités
renfermant plus d'un type de couvert. Plusieurs statisticiens ont structure
des méthodes relativement simples mais impliquant un échantillonnage
supplémentaire coûteux lorsqu'appliqué à de vastes territoires comme ceux
faisant l'objet de nos présents projets. Pour le moment l'abondance de nos
observations aériennes ou terrestres constitue notre cadre de sécurité, en
attendant de prendre le temps nécessaire à établir une précision mathématique.
Mais jusqu'à quel point est-il utile d'investir des coûts pour évaluer une
précision statistique de cartes telles que nous produisons? La précision,
étant fonction du terrain couvert et de la qualité des images, peut fort bien
varier d'un secteur à l'autre d'un territoire. Les tourbières entourées de
forêt sont plus faciles à localiser que lorsque dispersées dans des landes
sèches.
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