LES PHARES ANGLAIS, 109
le phare provisoire, faute d'huile et de chandelles.
Nous craignons qu'on ne nous ait oubliés.
« Ed. Edwards, G. Adams, J. Price.
« P. S. Nous ne doutons pas que la personne
entre les mains de laquelle ceci tombera ne soit
assez charitable pour la faire envoyer à Th. Williams
esq. Trelethin, prés de Saint-David, dans le pays
de Galles. »
L'histoire de Sinalls a des pages plus sinistres en-
core. On raconte qu'au commencement de ce siécle,
il y eut un hiver si mauvais que pendant quatre
mois, les deux gardiens du phare restérent privés
des secours de la terre. C’était vainement qu’on
envoyait des navires vers les rochers ; toujours la
mer furieuse les empéchait d'aborder. L'un d’eux
revint un jour avec une nouvelle étrange; son équi-
page avait aperçu un homme, debout et immobile
dans un coin de la galerie extérieure. Près de lui
flottait un signal de détresse. Mais était-il vivant ou
mort? Nul ne pouvait le dire. Chaque'soir, les re-
gards se portaient avec anxiété du côté du phare,
pour voir si la lumière allait se montrer, et
chaque soir elle se montrait régulièrement, preuve
qu’il y avait encore quelqu’un à Smalls. Mais les
deux gardiens étaient-ils vivants? et s'il n'y en
avait qu'un, lequel des deux survivait à l'autre?...
C'est ce qu'on sut plus tard.
Un soir, un pécheur de Milford, qui avait réussi
à aborder à Smalls dans un moment de calme, ra-
mena à Solway les deux gardiens; mais sur les
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