LES PHARES ANGLAIS. 417
blables événements ne se renouvelassent point.
Outre le bateau qui portait le fanal flottant et qui
était amarré près du roc, on acquit un schooner. On
eut des gabares pour transporter les matériaux et
trois prames qui prenaient les pierres sur les ga-
bares, et les portaient aux alterrages, à la portée des
grues, etc.
Ces précautions n'empéchérent pas d’autres ac-
cidents de se produire. « Un jour entre autres, ra-
conte Stevenson, le vent étant au sud-ouest, nous
eûmes sur le roc une forte houle, qui faillit nous
être funeste , car les bateaux, ayant échoué sur le
quai, couraient le risque d’être renversés à tout
moment. Les torches, au nombre de douze environ,
s’éteignirent ; alors l’obscurité de la nuit parut dans
toute son horreur. L’eau de la mer était fortement
chargée de cette lumière phosphorique que connais-
sent tous ceux qui ont été à bord d'un vaisseau, el
les vagues, en rejaillissant sur le roc, ressemblaient
à une flamme liquide. Ce spectacle avait une ma-
jesté terrible. »
Dans le méme récit, Stevenson donne aussi
quelques intéressants détails sur la facon dont
était organisée cette vie de Robinson, qu’il avait
mission de conduire et de régler. En dépit des
périls qui les entouraient et des difficultés qu'il
leur fallait vaincre, chaque jour les ouvriers du
Bell-Rock trouvaient encore des heures agréables.
« Dans le commencement, dit Stevenson, le mo-
ment de la marée haute était un intervalle de re-
pos et de plaisir. C'était alors qu'on se livrait à des
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