150 LES PHARES.
que assise ne varia pas d'un seiziéme de pouce avec
la dimension arrétée d'avance, et la hauteur ne dé-
passa que d'un pouce celle que l'architecte avait cal-
culée. Stevenson répéte ici que, s'il put faire avan-
cer son œuvre plus rapidement que son père
n'avait pu faire avancer la sienne, il le doit au na-
vire à vapeur qu’il avait sous ses ordres.
Le 21 juillet, le canon du steamer fit entendre
son salut en débarquant les dernières pierres desti-
nées à la tour. Le 10 août, arriva la lanterne que
l'on hissa et fixa, en la couvrant d'un abri provi-
soire afin dela défendre des injures de l'hiver.
L'été de 1845 fut rempli par le rejointement de la
maçonnerie extérieure, opération ennuyeuse faite
au moyen d'échafaudages suspendus, et par l'arran-
gemení intérieur. Enfin le 1” février 1844, la lu-
mière du phare brilla aux yeux des navigateurs.
L'appareil lumineux qu'on adopta était identi-
quement celui qui avait été appliqué quelques
années auparavant à la tour de Cordouan, l'appa-
reil dioptrique. La lumière tourne, n’apparaissant
qu’une fois par minute dans tout son éclat. Élevée
de 48 mètres au-dessus du sol et de 45™,07 de la
mer, elle est apercue à 18 milles.
Telle est l’histoire du phare de Skerryvore. Peut-
être trouvera-t-on qu’elle diffère peu de celle de ses
aînés. Nous ne pouvions cependant la passer sous
silence, car elle complète une œuvre qu'on pourrait
nommer l’art de bâtir les phares en pleine mer, art
entièrement inconnu avant Smeaton, Robert et
Alan Stevenson, — trois hommes dont l’Océan, s’il