Full text: Les phares

    
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
   
    
  
276 
  
LES PHARES. 
trahir par inadvertance ou pendant mon sommeil ; il 
me semble toujours qu'on y fait allusion et qu'on me 
soupconne; pourtant je désirele confier à quelqu'un, 
Je le sens venir sur mes lèvres dans une foule 
d'occasions ; j’éprouverais, je crois, du soulagement 
à le communiquer; mais je n'ose pas le faire et 
encore à présent je ne sais si je publierai ces pages. 
Peu de temps aprés la destruction du vaisseau, 
la tourmente s’apaisa : le vent perdit presque toute 
sa force et la mer devint assez calme pour que la 
chaloupe put quitter le port. Deux ou trois hommes 
débarquérent au pied du phare; le premier était 
celui qui, pendant que je m'y rendais pour la 
première fois, avait remarqué que nous étions alors 
un vendredi. 
— Je l'avais prévu, dit-il en m'apercevant, vous 
voyez ce que l'on gagne à se meltre en route un 
vendredi... Ah! vous dormez pendant votre garde! 
Vous êtes un fier paresseux! Que serait-il arrivé si 
la lampe était venue à s’éteindre? 
Je laissai échapper un gémissement involontaire. 
Se trompant sur la cause de ma douleur, le matelot 
reprit : 
— Oh! vous avez raison de gémir sur votre hon- 
leuse conduite. Oü est l'Éeossais? 
— ll est mort, répliquai-je. 
lls tressaillirent tous. 
— Son corps est dans la lanterne, continuai-je, 
je l'ai laissé à l'endroit oà il a rendu l'àme. 
Je racontai en détail les circonstances de sa 
mort, disant que si je n'avais pas touché son 
     
C ,. d 
uud 
mt 
e^
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.