Lat
16 LES PHARES,
sions plus étroites que celles del'escalier inférieur ;
cet escalier est percé, dans toutes ses parties, de fe-
nêtres destinées à procurer du jour aux personnes
qui montent, et afin qu’elles puissent placer conve-
nablement leurs pieds en montant. »
Cet édifice, ajoute Edrisi, est singulièrement re-
marquable, tant à cause de sa hauteur qu’à cause de
sa solidité ; il est très-utile en ce qu’on yallume nuit
et jour du feu pour servir de signal aux navigateurs
durant leurs voyages; ils connaissent ce feu et
se dirigent en conséquence, car il est visible d'une
journée maritime (100 milles) de distance. Durant
la nuit il apparaît comme une étoile ; durant le jour
on en distingue la fumée.
Edrisi dit que de loin la lumière du phare avait
si bien l’air d’une étoile élevée sur l'horizon que les
marins s’y méprenant, tournaient leur proue d’un
autre côté, et allaient se jeter sur les sables de la
Marmarique.
C'est Montfaucon qui nous apprend cette particu-
larité qui s'est reproduite de nos jours. Plus d'un
des feux qui brillent en ce moment sur les différents
écueils du globe ont deux lumières, l’une au sommet
du phare, l’autre plus bas, pour que les navigateurs
ne prennent pas la plus forte pour un astre.
A propos du phare d’Alexandrie, Montfaucon
ajoute : « Les Arabes et les voyageurs en ont rap-
porté bien des choses fort sujettes à caution. Ils
disent que Sostrate fonda cette prodigieuse masse
sur quatre grands cancres de verre, ce qui paraît si
fabuleux qu’on ne voudrait pas mème se donner la