Full text: Les phares

LES NAUFRAGEURS. 293 
quelles le fait seul d’avoir allumé de faux signaux 
était assimilé au crime de « félonie capitale, » et la 
tentative de s'approprier les épaves jetées à la côte 
comme un « vol ordinaire. » Nous proposerons 
aussi que toutes les épaves soient désormais vendues 
au profit des gardes-côtes ; cela. ôtera aux paysans 
du rivage toute tentation d'attirer les navires sur des 
écueils où ils se brisent. » 
Ce n’est pas tout. Dans cette même Angleterre, 
qui la première a fondé ces admirables institutions 
de Life-Boats, aujourd’hui si intelligemment imi- 
tées en France, il s’est formé d’odieuses associa- 
tions dont il nous faut aussi parler. Ceux qui les 
composent, leurs compatriotes les appellent aussi 
naufrageurs, et c'est leur véritable nom. Seu- 
lement, au lieu de provoquer le naufrage et d'at- 
tendre ses ,épaves à la cóte, ils vont les chercher 
en mer. Un petit navire leur est-il signalé, vite, ils 
sautent dans leur cutter, se dirigent sur le báti- 
ment en vue, l'aecostent, montent à bord, s'em- 
parent de la barre et du commandement, le mènent 
dans le premier port anglais: venu, et là, les lois à la 
main, exigent une rancon qui, la plupart du temps 
dépasse la valeur du navire. Les Annales de notre 
intéressante Société de sauvetage ont publié sur 
ce sujet une étude où nous trouvons vingt exemples 
de ce genre d’escroquerie actuellement dénoncée 
avec beaucoup d’énergie par notre gouvernement 
au gouvernement anglais. 
L’ère des naufrageurs, on le voit, n’est pas encore 
close, et nous craignons qu’elle ne le soit jamais, 
      
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
   
  
  
  
  
	        
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