GROTTES A STALACTITES. 283
et l'on arrive enfin à la Mer morte, grand lac inté-
rieur en communication avec le Styx, petite rivière
qui, suivant tranquillement son cours dans les profon-
deurs de la terre, s'accroit par l’infiltration des eaux
pluviales et des nappes d'eau intérieures, et va sans
doute se réunir par des canaux souterrains au Green-
River, qui contourne la montagne, dans laquelle sont
pratiquées les grottes.
On s'embarque sur un bateau, qui attend les visiteurs
pour les transporter sur l'autre rive.
La Mer morte a parfois jusqu'à trente pieds de pro-
fondeur et deux cents pieds de large; dans les basses
eaux, quand rien ne la trouble, elle est si transparente
que les rochers de son lit peuvent s’apercevoir et le
bateau semble flotter dans les airs.
Aucun pinceau ne saurait rendre les jeux de lu-
mières, les contrastes d’ombres saisissants , que la
lueur des torches, reflétée par l’eau, produit dans la
nuit profonde.
Après mille détours on arrive sous une arche élevée
et grandiose, où la voix résonne et se répercute en trai-
nant comme sous les arceaux d’une cathédrale.
Parfois la Mer morte déborde et s’élève à une hauteur
de soixante pieds; quelquefois même la galerie est en-
tièrement submergée.
On met pied à terre pour marcher dans la vase le long
du lac infernal.
Çà et là coasse une grenouille solitaire, entraînée
dans ce triste monde par les infiltrations de la Rivière
Verte (Green-River).